Eglises d'Asie

Pour faire face à des ressources budgétaires en baisse, le nouveau directeur général de Radio Veritas souhaite améliorer l’efficacité des services de la radio catholique asiatique

Publié le 18/03/2010




En visite à New Delhi le 30 janvier dernier, le P. Roberto Ebisa, 42 ans, membre de la congrégation des Serviteurs du Verbe divin, a insisté sur la nécessité pour Radio Veritas Asia (RVA) de devenir plus efficace et inventive. Nommé en janvier au poste de directeur général de la radio catholique basée à Manille, le prêtre philippin a mis en avant le fait que les fonds alloués à la radio – qui proviennent à plus de 90 % d’agences de financement de l’Eglise catholique basées en Europe – allaient en diminuant (1) et que cette situation l’obligeait à revoir l’organisation de la radio de manière à la rendre plus efficace.

A propos des programmes à destination de l’Asie du Sud, diffusés en bengali, en tamoul, en telugu, en ourdou et en hindi, le P. Ebisa a cité les émissions en bengali, la langue principale en usage au Bangladesh et dans l’Etat indien du Bengale occidental, qui est aussi comprise dans certaines régions du Nord-Est de l’Inde. Actuellement, a fait valoir le prêtre, les programmes sont produits dans deux centres, l’un à Dacca, au Bangladesh, et l’autre à Kolkata (Calcutta), au Bengale occidental. “Il est nécessaire que les deux équipes collaborent entre elles. La mise en commun des expériences est indispensable a-t-il souligné, mettant en avant le fait que, si les situations varient d’un pays à l’autre, il y a des valeurs qui transcendent les différences. Il est aussi permis d’apprendre des erreurs et des succès des autres, a-t-il encore déclaré. Concrètement, les auditeurs de RVA étant très majoritairement des non-catholiques, les programmes ne peuvent avoir uniquement trait à la Bible, mais doivent s’intéresser aux questions de développement, de culture et d’harmonie interreligieuse. Dans ces domaines, a estimé le P. Ebisa, des coopérations entre programmes de langues différentes sont possibles.

A propos de la politique de la radio en matière de recrutement, le P. Ebisa a mis en avant le fait que les studios, à Quezon City, aux Philippines, n’accepteront plus de personnel qui ne se soit pas auparavant formé à la radiodiffusion. RVA n’a pas – ou plus – les moyens de prendre en charge ce type de formation et “il est de la responsabilité des épiscopats locaux de sélectionner et de former les personnes ad hoc a déclaré le prêtre, affirmant que Radio Veritas souhaitait désormais que les Commissions épiscopales des communications sociales assument, au niveau de chaque pays, la responsabilité du choix des personnes qui seront envoyées travailler à Quezon City.

Fondée en 1969 par les évêques d’Asie, Radio Veritas a connu des difficultés budgétaires pratiquement dès son lancement (2). Elle diffuse désormais en seize langues à partir de deux émetteurs installés à Quezon City. Selon ses responsables, une radio catholique en ondes courtes conserve sa pertinence à l’heure actuelle, en dépit de l’essor des communications par Internet. D’une part, dans les pays d’Asie les moins développés, la radio par ondes courtes reste toujours très populaire et abordable pour obtenir des informations, particulièrement là où les médias sont contrôlés par l’Etat. D’autre part, même si l’essor d’Internet est très rapide, il est loin de concerner l’ensemble de la population en Asie.