Eglises d'Asie

Bengale occidental : dans le diocèse de Krishnagar, une quinzaine de parents catholiques ont été excommuniés pour avoir marié leurs enfants avant l’âge de la majorité

Publié le 18/03/2010




Dans l’Etat du Bengale occidental, près de quinze familles catholiques ont été excommuniées par des prêtres du diocèse de Krishnagar, dans le district de Nadia, suite à la volonté de Mgr Joseph Gomes, évêque du lieu, de lutter contre la pratique des mariages d’enfants. Pendant trois ans, ces familles ne pourront pas baptiser leurs enfants ni recevoir les sacrements, à moins qu’ils ne demandent pardon publiquement, a déclaré Mgr Joseph Gomes.

Dans cet Etat du nord de l’Inde, vivent près d’un million de chrétiens, parmi lesquels des familles dont les ancêtres ont fait partie des premiers chrétiens convertis de la région, au début de l’Empire britannique. La pratique des mariages d’enfants, coutume ancestrale indienne interdite par la loi depuis le Child Marriage Restraint Act de 1929, reste de nos jours un phénomène largement répandu, en particulier dans les campagnes pauvres (1). Selon BBC News, chaque année ce sont des dizaines de milliers d’enfants qui sont ainsi mariés (2).

Selon le recensement de 2001, 300 000 jeunes filles de moins de 15 ans ont accouché en Inde, certaines de leur deuxième enfant. D’autres sont décédées suite aux complications d’un accouchement vécu avant le complet développement de leur corps. L’Inde fait partie des pays ayant les plus hauts taux de mortalité infantile et liée à la maternité, ce qui, selon des médecins indiens, s’explique en partie par des accouchements avant la fin de la puberté, souvent fatals aux jeunes filles et aux nourrissons.

Si certains locaux ont mis en garde le clergé catholique contre leur tentative de mettre fin à une tradition profondément ancrée dans les mentalités, les prêtres du district de Nadia se disent confiants quant au succès de leur combat contre les mariages d’enfants.