Eglises d'Asie

Le cardinal archevêque de Manille a demandé à la présidente d’interdire à la vente une variété de riz produite à partir de semences américaines génétiquement modifiées

Publié le 18/03/2010




Dans deux lettres distinctes du 9 et 13 février derniers, jointes à une pétition signée par quelque 2 000 Philippins, Le cardinal Gaudencio Rosales, archevêque de Manille, et le P. Benito Tuazon, responsable du Bureau de l’écologie de l’archidiocèse, ont demandé à la présidente des Philippines et au ministre de l’Agriculture d’interdire la vente dans les supermarchés du riz américain 9LLRice 601. Ce riz est produit à partir de semences génétiquement modifiées.

Selon le cardinal archevêque, ce riz, interdit à la vente dans l’Union européenne depuis l’année dernière, “pourrait être très dangereux pour l’environnement et les êtres humains (.). Nous nous opposons fermement à toute tentative ou expérience conduite sur des aliments issus de cultures OGM (Organismes génétiquement modifiés) qui n’est pas bonne pour l’environnement C’est une “obligation morale” pour l’Eglise catholique de protéger “les intérêts du peuple de Dieu et ses droits à une nourriture sans risque et à un environnement sain 

Le groupe Bayer CropScience, qui développe des méthodes de protection des récoltes, d’amélioration des rendements des cultures et mène des recherches en biotechnologie végétale, a notamment développé la variété du riz 9LLRice 601, qui aujourd’hui est cultivé dans les Etats du sud des Etats-Unis. Ce riz, commercialisé aux Philippines, est distribué dans les grandes surfaces depuis près d’un an et demi, malgré les protestations de groupes hostiles aux OGM et de militants écologistes comme Greenpeace.

Pour le P. Tuazon, “l’importation et la commercialisation de ce riz n’ont pas reçu l’aval des autorités philippines” ; il est donc nécessaire d’imposer un moratoire. “Comment pouvez-vous garantir que les rizicultures ne seront pas à leur tour contaminées par cette variété de riz américain s’est-il interrogé.

Selon Lou Arsenio, coordinatrice des programmes du Bureau de l’écologie de l’archidiocèse de Manille, les denrées alimentaires produites à base de semences issues d’OGM “ne sont pas adaptées à la consommation humaine car, selon des analyses, les personnes consommant ce type d’aliments, conçus pour résister aux insectes, développent une résistance aux antibiotiques. D’après elle, des tests réalisés sur des animaux nourris avec des aliments élaborés à partir de plantes génétiquement modifiées ont mis en évidence que des cochons étaient devenus infertiles et que des rats présentaient des prédispositions au cancer. Par ailleurs, les pollens produits par les plantes génétiquement modifiées provoquent la mort de certains papillons et insectes. Des plantes indigènes cultivées à proximité des parcelles accueillant des cultures OGM peuvent à leur tour être contaminées et génétiquement modifiées, a-t-elle encore expliqué.