Eglises d'Asie

Mindanao : confrontés à des conditions de vie difficiles, parfois dangereuses, les prêtres catholiques de la région insistent sur l’importance de leurs relations fraternelles dans leur ministère

Publié le 18/03/2010




Face à des conditions de vie difficiles, souvent précaires et parfois dangereuses, les prêtres catholiques de la région de Mindanao insistent sur l’importance de leurs relations fraternelles respectives dans leur ministère. Tel était la conclusion principale de la réunion annuelle du clergé catholique de la région, qui s’est tenue du 12 au 14 février dernier dans le diocèse de Mati, sur la côte orientale de Mindanao.

Mgr Romulo Valles, archevêque de Zamboanga, a rappelé que même si les prêtres étaient devenus “disciples du Christ” par le sacrement de l’ordre, les relations fraternelles n’en étaient pas moins importantes. S’encourager mutuellement, non seulement pour faire face aux difficultés de la vie quotidienne, mais également pour construire “une contre-culture” au matérialisme croissant de la société actuelle, menace pour la vie sacerdotale, est une dimension importante de la vie des prêtres aujourd’hui, a-t-il souligné.

Le territoire ecclésial de la principale île méridionale des Philippines compte cinq archidiocèses, douze diocèses, un vicariat et trois prélatures. Mgr Angelito Lampon, vicaire apostolique de Jolo, a rapporté à l’agence Ucanews que les prêtres de son vicariat vivent dans la peur “d’être tués à chaque instant” (1). L’un d’entre eux qui vit sur une petite île “remet sa vie dans les mains de Dieu chaque fois qu’il doit prendre une barque pour rejoindre sa paroisse du fait des pirates des mers et des intempéries. Les coupures d’électricité quotidiennes (l’électricité fonctionne six heures par jour) ne leur permettent pas de stocker de la nourriture et ils ont parfois du mal à s’en procurer, les habitants préférant vendre plus cher le produit de leur pêche à des intermédiaires.

A Jolo, où les catholiques représentent 2 % du million d’habitants du vicariat, précise encore Mgr Lampon, les prêtres souffrent également de l’isolement et parfois de l’ennui. Ils communiquent par radio et, tous les trois mois, afin de se ressourcer et de fortifier leur ministère, les prêtres se retrouvent avec leur vicaire apostolique pour un temps de prière et d’échanges fraternels. La majeure partie des 400 prêtres réunis à Mati ont toutefois précisé qu’ils se réunissaient une fois par mois. D’autres ont évoqué différentes initiatives interdiocésaines qui les avaient encouragés dans leur ministère, telle un tour en vélo à Mindanao pour promouvoir la paix et la vie (2).