Eglises d'Asie

A Sumatra comme à Florès, l’Eglise catholique s’efforce d’apporter des secours aux victimes des récentes catastrophes naturelles

Publié le 18/03/2010




Que ce soit à Florès, où de très fortes pluies ont entraîné glissements de terrains et inondations et provoqué la mort de 41 personnes, ou à Sumatra, où un tremblement de terre a tué 73 personnes et fait plus de 400 blessés, les catastrophes naturelles n’ont pas épargné l’Indonésie durant les premiers jours du mois de mars. Dans des contextes très différents, l’Eglise catholique a mobilisé ses réseaux pour apporter des secours aux populations touchées.

A Florès, île très majoritairement catholique de la partie orientale de l’archipel indonésien, le territoire touché par les glissements de terrain appartient au diocèse de Ruteng. Très rapidement après le 2 mars, le diocèse a mis sur pied un comité de coordination des secours, afin d’éviter que les initiatives de l’Eglise viennent en doublon de celles engagées par les autorités et les ONG. Dans la localité de Pagal, une des plus touchées avec 29 morts, la paroisse du Christ-Roi a accueilli dans ses locaux près de 1 400 sans-abris, une part importante des 5 000 personnes qui ont perdu leur toit à la suite des inondations et des glissements de terrain. Partout ailleurs, dans les zones touchées, les paroisses ont mis à la disposition des personnes déplacées les églises et les salles paroissiales.

A Sumatra, où le tremblement de terre, le 6 mars, a fait 73 morts et endommagé plus d’un millier de bâtiments, le contexte religieux est très différent. La secousse a eu lieu non loin de Padang, chef-lieu de la province de Sumatra-Ouest, une région où les catholiques sont très minoritaires, les musulmans représentant 98 % de 4,5 millions d’habitants de la province. Selon l’évêque du lieu, Mgr Martinus Dogma Situmorang, le diocèse a immédiatement proposé son aide pour secourir les victimes, ce travail se faisant en coordination avec les organisations musulmanes locales pour déterminer les urgences. Face à la succession des désastres naturels (tsunami, tremblements de terre, éruptions, inondations) qui, ces dernières années, ont touché l’Indonésie, l’évêque catholique note : “Les gens se posent des questions existentielles, se demandent pourquoi, sombrent parfois dans la dépression ou pensent être victimes de malédictions. Les politiques cherchent à donner des réponses et font ce qu’ils peuvent. La société civile a montré que la solidarité n’est pas un vain mot. L’Eglise apporte ses réponses en invitant à se remettre entre les mains de Dieu, et à être toujours sensible et solidaire envers nos frères en difficulté” (1).

En février dernier, du 1er au 4, puis à nouveau à la mi-février, des pluies diluviennes sur Djakarta avaient provoqué des inondations catastrophiques, les pires depuis des décennies. Quatre-vingts personnes sont mortes par noyade, électrocution ou maladie et 600 000 habitants ont fui leur domicile, les inondations ayant submergé 60 % de la capitale. La réaction de l’administration de la ville a été jugé lente, voire emprunte de passivité, selon les observateurs.