Eglises d'Asie

Les idées-forces du projet pastoral du cardinal archevêque de Hô Chi Minh-Ville

Publié le 18/03/2010




Parallèlement à la campagne de répression entreprise contre les milieux catholiques proches du mouvement démocratique, les forces de sécurité ont tenté dans un même temps d’empêcher le développement régional du bouddhisme unifié, plus particulièrement l’implantation de structures provinciales. C’est ainsi que la délégation provinciale de Huê vient de faire l’objet d’une interdiction d’activités, tandis que, dans le nord du pays, à Haiphong, un religieux appartenant à ce courant bouddhiste continue de subir de très fortes pressions policières visant à lui faire quitter la pagode où il réside.

Après des tentatives d’intimidation à l’encontre de certaines pagodes de Huê, la police provinciale a envoyé, le 7 mars dernier, au responsable de la délégation du bouddhisme unifié, le vénérable Thich Thiên Hanh, un communiqué lui enjoignant de remettre à la police le sceau officiel de la délégation “illégalement utilisé”. Le religieux se refusa à signer le récépissé de réception du communiqué qui lui fut ensuite envoyé par la poste. Dans sa lettre de réponse, le vénérable Thich Thiên Hanh a refusé d’obtempérer à cet ordre et répliqué que l’injonction de la police était contraire à la législation actuelle, car il n’existait aucun document officiel proclamant l’illégalité du bouddhisme unifié, qui est, comme le prouve le reste de la lettre, la forme actuelle du bouddhisme la plus proche de la tradition historique. Il propose en conclusion de lui donner un statut légal et de libérer ses deux principaux dirigeants.

Par ailleurs, la situation du vénérable Thich Manh Thiên, toujours sous le coup d’un ordre d’expulsion de sa pagode d’An Lac à Haiphong, reste toujours aussi inquiétante. Tout récemment, il a fait l’objet d’injures grossières et des pierres ont été lancées contre la pagode à l’heure de la prière. Une campagne a été entreprise auprès des fidèles bouddhistes du quartier, leur demandant de ne pas fréquenter la pagode de ce religieux ; une requête demandant son expulsion a été mise en circulation.

Cette affaire avait commencé au milieu de l’année dernière lorsqu’un bienfaiteur de Hanoi était venu remettre une somme de 40 millions de dôngs (2 000 euros) à la pagode. Le religieux desservant la pagode étant absent, ce fut le Comité populaire municipal reçut cette somme et, depuis, a toujours refusé de la remettre au religieux. Les protestations de ce dernier lui ont valu de nombreux interrogatoires et un ordre d’expulsion de sa propre pagode le 1er janvier dernier.

La destruction d’une statue représentant une Pietà, le 27 janvier dernier, dans une petite paroisse du diocèse de Phat Diêm a suscité une vague de protestations dans les milieux catholiques et ailleurs, surtout depuis que les autorités locales ont reconnu publiquement avoir pris l’initiative de cette profanation. Au début du mois de mars, grâce à certaines révélations, les points obscurs de cette affaire étaient en partie éclaircis.

De source locale, on a appris que les instances provinciales de la Sécurité nationale avaient pris les mesures suivantes : des responsables municipaux, comme le secrétaire de la section municipale du Parti communiste, le maire de la commune, l’adjoint au chef de la Sécurité municipale et six policiers impliqués dans cette affaire ont été contraints de remettre leur démission.

Le 1er mars 2007, une réunion rassemblait les paroissiens de Dông Dinh, paroisse où se sont déroulés les faits, sous la présidence du curé et avec la participation de nombreuses autorités civiles. Les responsables locaux impliqués dans la destruction de la statue sont venus s’excuser devant la communauté chrétienne et ont proposé une indemnisation.

Par ailleurs, le 5 mars dernier, une rencontre s’est déroulée à ce sujet à l’archevêché de Phat Diêm. On a appris que l’archevêque de Hanoi, Mgr Ngô Quang Kiêt, aurait proposé que la statue de la Pietà soit restaurée afin de mettre un terme à cette affaire le plus rapidement possible (1).