Eglises d'Asie

Les évêques catholiques décident d’arrêter la publication d’une revue de pastorale, lancée en 1967 pour diffuser l’enseignement du Concile Vatican II

Publié le 18/03/2010




A l’issue de leur assemblée plénière, tenue cette année du 12 au 15 mars, les évêques catholiques sud-coréens ont annoncé qu’ils avaient décidé d’arrêter la publication du mensuel Samok (‘Pastorale’). Fondée en mai 1967, cette revue – publiée à l’origine sur un rythme trimestriel – avait été lancée par les évêques pour diffuser les enseignements du Concile Vatican II. En 1987, un institut de pastorale lui était attaché, principalement pour aider les évêques à organiser des colloques et des symposiums en matière pastorale et contribuer à nourrir les travaux publiés dans Samok (1). Le dernier numéro de Samok paraîtra ce mois-ci, en avril, et les cinq salariés qui y étaient attachés seront replacés ailleurs, sans doute au sein de l’équipe qui assure la publication de l’autre titre publié par la Conférence épiscopale, Kyeonghyang (2), ont indiqué les évêques.

Selon le secrétaire général de l’épiscopat, le P. Peter Pai Young-ho, lui-même ancien rédacteur en chef de Samok, la publication a joué un rôle important pour assurer la publicité des travaux du Concile, notamment dans les années de l’immédiat après-Concile, à une époque où les articles de tenue universitaire sur le sujet étaient rares en langue coréenne. Mais, quarante ans après Vatican II, la situation a changé. « Aujourd’hui, nombreux sont les séminaires dans le pays qui disposent de leurs propres publications théologiques. Les instituts de théologie font, eux aussi, paraître des revues. De ce fait, la raison d’être de Samok n’est plus la même », a expliqué le P. Pai.

Quant à la nécessité pour les évêques de continuer à soutenir une revue, là aussi les exigences du temps présent font que la situation a changé. Financièrement déficitaire, la revue est devenue une charge pesante pour les finances de l’épiscopat, a fait valoir le secrétaire général des évêques. Selon la Conférence épiscopale, Samok comptait 5 200 abonnés – dont 3 500 prêtres. Chaque numéro, gros de 250 pages, était en vente au prix de 6 000 wons (4,80 euros), mais, depuis un certain temps, la revue était envoyée gratuitement aux prêtres.

La nouvelle de la disparition du titre a suscité des commentaires, désolés pour certains. Monseigneur Simon Cheng Eun-kyu, du diocèse de Daegu, qui a été le premier rédacteur en chef de la revue et le premier directeur de l’Institut de pastorale de Corée, « même si les magazines catholiques sont nombreux aujourd’hui, il était nécessaire de conserver une publication qui fasse le lien entre tous les prêtres ». Si certains prêtres voyaient dans cette publication une revue « trop abstraite et théorique », d’autres y trouvaient matière à nourrir leur pratique pastorale.