Eglises d'Asie

Karnataka : à Bangalore, des prêtres catholiques tamouls ont boycotté la messe chrismale célébrée en langue kannada

Publié le 18/03/2010




Le 29 mars dernier, à Bangalore, dans l’Etat du Karnataka, plusieurs dizaines de prêtres catholiques de langue tamoule ont boycotté la messe chrismale à la cathédrale Saint François-Xavier, au motif qu’elle était célébrée en langue kannada, la langue officielle de l’Etat. La messe chrismale rassemble traditionnellement l’ensemble des prêtres catholiques d’un diocèse autour de leur évêque, en signe de fraternité et d’obéissance, pour la consécration des huiles saintes le Jeudi Saint (1).

Ce conflit linguistique ancien qui ressurgit à nouveau dans l’archidiocèse de Bangalore (2), où la majeure partie des catholiques est de langue tamoule, avait, par le passé, engendré des violences à tel point que Mgr Aphonsus Mathias, ancien archevêque de Bangalore, avait crée une commission d’experts pour pacifier les esprits et instaurer un modus vivendi linguistique acceptable par tous. Il recommandait, pour les cérémonies liturgiques importantes, l’usage de l’anglais comme langue principale et le kannada et le tamoul pour les lectures et les chants.

C’est notamment le fait de ne pas respecter ce modus vivendu et de favoriser la langue kannada qui est reproché à Mgr Bernard Moras, actuel archevêque de Bangalore, depuis son arrivée dans le diocèse en 2004. « C’est tout simplement la preuve de l’arrogance et des discriminations qui sont faites contre la majorité des catholiques tamouls de l’archidiocèse », a déclaré le P. C. Moses qui n’a pas participé à la messe chrismale. Déjà en 2005, une quarantaine de prêtres de langue tamoule avaient rencontré leur archevêque pour exprimer leur mécontentement après que le prélat eut célébré la messe chrismale en langue kannada.

Dans l’archidiocèse de Bangalore, les tamouls représentent le groupe le plus important de la communauté catholique, suivi des catholiques de langues konkani, malayalam, les catholiques de langue kannada étant très minoritaires.