Eglises d'Asie

L’expropriation des derniers récalcitrants marque la fin des luttes contre l’extension de la base militaire américaine de Pyeongtaek

Publié le 18/03/2010




Après 935 jours de protestations, l’expropriation effective, le 31 mars dernier, des dernières familles qui refusaient de vendre leurs terrains au gouvernement sud-coréen pour laisser place à l’extension de la base américaine appelée Camp Humpreys marque la fin des luttes menées contre ce projet. A l’issue de longues procédures judiciaires, l’administration a obtenu les actes de vente nécessaires à l’achat des terres des 160 familles qui résistaient encore. Le 7 avril, environ deux cents personnes – des habitants du village de Daechuri et des militants de leur cause, dont des prêtres catholiques – ont organisé une cérémonie d’adieu. « Les larmes que nous versons aujourd’hui témoignent du côté sombre d’un gouvernement qui s’est soumis de lui-même à l’impérialisme américain », a déclaré le P. Bartholomew Moon, prêtre du diocèse de Jeonju, venu vivre à Daechuri en février 2005 pour soutenir les habitants du lieu.

L’extension de la base américaine de Pyeongtaek fait partie d’un accord passé entre Séoul et Washington, aux termes duquel une autre base située dans Séoul, sur une superficie de 264 hectares, sera abandonnée par l’armée américaine. En échange, le gouvernement sud-coréen s’est engagé à fournir 1 124 hectares pour agrandir l’actuel Camp Humpreys, où seront abrités le commandement de la huitième armée américaine et celui des forces combinées américano-coréennes. En mai 2006, plusieurs milliers de policiers anti-émeute et des militaires du génie avaient été requis pour faire évacuer les opposants à ce projet d’extension, parmi lesquels se trouvaient un certain nombre de membres de l’Association des prêtres catholiques pour la justice (1).