Eglises d'Asie

DOCUMENT ANNEXE : CHRÉTIENS ET BOUDDHISTES : ÉDUQUER LES COMMUNAUTÉS À VIVRE EN HARMONIE ET EN PAIX

Publié le 18/03/2010




Chers amis bouddhistes,

1. A l’occasion de la fête de Vesakh, je souhaite m’adresser aux communautés bouddhistes présentes dans le monde, pour leur présenter mes meilleurs vœux, auxquels s’associe l’ensemble du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux.

2. Catholiques et bouddhistes, nous entretenons de bonnes relations, et nos contacts, notre collaboration et la mise en œuvre de divers programmes ont contribué à approfondir notre compréhension mutuelle. Le dialogue est la voie sûre pour des relations interreligieuses fécondes. Il fait grandir le respect et il nourrit le désir de vivre en harmonie avec les autres.

3. Le concile Vatican II enseigne que le genre humain tout entier partage une origine et une destinée communes: Dieu, notre Créateur, et le but de notre pèlerinage terrestre. De la même façon, le pape Benoît XVI a voulu souligner ce point dans son Message pour la célébration de la Journée mondiale de la Paix 2007: « Parce qu’il est créé à l’image de Dieu, l’individu humain a la dignité de personne ; il n’est pas seulement quelque chose, mais quelqu’un, capable de se connaître, de se posséder, de se donner librement et d’entrer en communion avec d’autres personnes » (n. 2).

4. Construire une communauté nécessite des gestes concrets qui reflètent le respect de la dignité de l’autre. De plus, en tant que membres d’une religion, nous sommes convaincus de l’existence d’« une logique morale qui éclaire l’existence humaine et qui rend possible le dialogue entre les hommes et entre les peuples » (ibid., n. 3). Cependant, il existe aujourd’hui des personnes qui ont encore besoin de mieux connaître les autres et leurs croyances, afin de surmonter les préjugés et les malentendus. Cette triste réalité, exige, pour la vaincre, beaucoup d’efforts de la part des autorités civiles et des responsables religieux. Même dans les lieux où les hommes vivent au quotidien les ravages de la guerre, nourrissant des sentiments de haine et de vengeance, la confiance peut être retrouvée. Ensemble, nous pouvons aider à créer les espaces et les occasions pour que les personnes se parlent, s’écoutent, expriment leurs regrets et offrent le pardon réciproque pour les erreurs commises par chacun dans le passé.

5. L’éducation à la paix est une responsabilité qui doit être portée par tous les secteurs de la société. Elle commence bien sûr à la maison, où la famille, pilier fondamental de la société, s’efforce de transmettre des valeurs traditionnelles et saines aux enfants, en s’engageant dans un effort pour former leurs consciences. Les plus jeunes générations méritent une éducation fondée sur des valeurs, qui renforce le respect, l’accueil, la compassion et l’égalité, condition de leur épanouissement véritable. Il importe donc que les écoles, qu’elles soient publiques ou confessionnelles, fassent tout leur possible pour soutenir les parents dans leur tâche délicate mais belle d’éduquer leurs enfants en les rendant sensibles à ce qui est bon et à ce qui est vrai.

6. Le pouvoir des médias de modeler les esprits, en particulier chez les plus jeunes, ne saurait être sous-estimé. Tandis qu’on prend toujours davantage conscience des éléments négatifs qu’ils véhiculent, on voit aussi qu’on peut obtenir de bonnes choses à travers des productions et des programmes éducatifs de qualité. Lorsque les personnes travaillant dans les médias mettent en œuvre leur conscience morale, il est possible de dissiper l’ignorance et de transmettre des connaissances, de préserver les valeurs sociales et de présenter la dimension transcendante de la vie qui résulte de la nature spirituelle de tous les peuples. Les croyants servent admirablement la société en collaborant à de tels projets en vue du bien commun.

7. Enfin, l’objectif d’une véritable éducation est d’amener chacun à se diriger vers le but ultime de la vie, ce qui motive également la personne à servir l’humanité blessée. Puissions-nous continuer ensemble à contribuer à la paix et à l’harmonie dans la société et dans le monde ! Alors que vous célébrez cette fête, nous vous adressons, nous, catholiques, nos cordiales salutations. Je vous redis : joyeux Vesakh !