Eglises d'Asie – Timor Oriental
Arrivés en mai 2003 dans une région isolée du pays, les premiers missionnaires catholiques vietnamiens n’ont pas eu la vie facile
Publié le 18/03/2010
C’est à la suite du référendum de 1999 et de l’accession chaotique du Timor-Oriental à l’indépendan-ce (1) que les jésuites, via le Jesuit Refugee Service (JRS), sont venus en aide aux Timorais de l’Est, réfugiés au Timor occidental puis revenus dans leur pays. Rapidement, le JRS a reçu pour mission de se préoccuper de la scolarisation des jeunes, une priorité dans un pays à la très forte natalité et où les infrastructures éducatives ont été réduites à néant lors du retrait de l’Indonésie. En 2003, cette tâche a été confiée aux jésuites vietnamiens, qui, une fois sur place, ont estimé que la priorité était de commencer par le développement d’une éducation informelle, tant les infrastructures scolaires étaient inexistantes.
Selon le ministère est-timorais de l’Education, 60 % du million d’habitants que compte ce pays sont analphabètes. Les écoles n’ayant pas toutes été reconstruites ou dotées en matériel et en enseignants, la situation est critique. Le P. Phuc témoigne que, souvent, les villageois n’envoient pas leurs enfants à l’école car celle-ci est trop éloignée de leur domicile. Il n’est pas rare que les enfants, dès leur plus jeune âge, aient à marcher dix kilomètres pour rejoindre une école. Dans ce contexte, « nous avons bâti une école informelle pour apprendre aux enfants et à leurs parents à lire et à écrire », explique-t-il. Les villageois les ont aidés à bâtir l’école et les missionnaires se sont mis à chercher des enseignants volontaires.
Selon Victor Casa, 35 ans, animateur de groupes catholiques dans le village de Laen Tolu, les habitants sont « très reconnaissants aux missionnaires vietnamiens pour tout ce qu’ils font ». A côté de la petite école, les missionnaires cultivent 2,5 hectares de maïs, dont la récolte est partagée avec des familles pauvres et les orphelins. « Pour les aider, explique le P. Phuc, je me dois de travailler comme le font les paysans. »