Eglises d'Asie

Kerala : mise en examen de dix membres, dont deux prêtres et une religieuse, du Divine Retreat Center

Publié le 18/03/2010




Le 30 avril dernier, le tribunal de grande instance du Kerala a mis en examen dix personnes travaillant dans un grand centre de retraites spirituelles catholique, le Divine Retreat Center. Deux prêtres, le P. George Panackal, directeur du centre, et le P. Mathew Thadathil, administrateur, ainsi qu’une religieuse font partie des personnes mises en cause par les conclusions de l’enquête diligentée par la police.

Il y a an, le 10 mars 2006, suite à une lettre anonyme contenant également deux CD, le tribunal de grande instance, de sa propre initiative, avait demandé qu’une enquête soit ouverte sur les activités du centre, investigation qui avait été confiée à la police (1). Selon un policier qui a tenu à conserver l’anonymat, les enquêteurs ont centré leur travail sur des infractions à la législation sur les changes, sur un hôpital géré par le centre et fonctionnant sans autorisation officielle, sur des falsifications de certificats de décès ainsi que sur des actes de harcèlement sexuel. Les accusations contenues dans le rapport d’enquête de la police sont du ressort du Code pénal indien et, selon un avocat familier du tribunal de grande instance, elles sont « graves et sérieuses », « certains accusés pouvant encourir dix ans » de travaux forcés.

Dans un communiqué public, le P. Panackal, religieux de Saint Vincent, s’est défendu en affirmant que le Divine Retreat Center était dans le collimateur de la police. L’année passée, le centre avait contesté la légalité de l’enquête demandée par le tribunal de grande instance du Kerala et avait déposé une requête auprès de la Cour suprême. « Nos recours ont irrité l’équipe chargée de l’enquête », ce qui a provoqué ces accusations, a-t-il déclaré, en demandant aux personnes qui soutiennent le centre de prier.

D’après le P. Paul Thelakat, porte-parole de l’Eglise syro-malabar, à laquelle est rattaché le Divine Retreat Center, l’Eglise de rite oriental dit « avoir foi dans le système judiciaire et elle attendra que l’affaire suive son cours ». Toutefois, elle est « attristée… qu’une de ses principales institutions soit accusée de la sorte » car « ce centre était un lieu d’espérance pour des milliers de pauvres rejetés de la société ».