Eglises d'Asie

La Commission pour l’action sociale et caritative de l’épiscopat catholique met en place, non sans difficultés, un réseau de travailleurs sociaux bénévoles ou salariés

Publié le 18/03/2010




Bien que, pour le moment, les établissements spécialisés soient encore peu nombreux et les infrastructures très précaires, l’action sociale et caritative de l’Eglise du Vietnam ne cesse de prendre de l’ampleur sous l’impulsion de la Commission pour les activités caritatives et sociales présidée par Mgr Paul Nguyên Thanh Hoan, évêque de Phan Thiêt. Depuis quelques années, les conditions se sont améliorées et autorisent une certaine initiative de la part de la société civile. Lors des récentes inondations et tempêtes qui ont frappé le pays, la commission a ainsi pu participer, dans une certaine mesure, aux travaux de secours et de reconstruction. Entre autres, cet organisme se préoccupe actuellement de la formation d’un personnel efficace. Elle a organisé du 11 au 13 avril dernier, au centre catholique de Hô Chi Minh-Ville, une session de formation pour les « travailleurs sociaux ». Y participaient quelque 35 prêtres, religieux et laïcs, déjà engagés dans l’action socio-caritative au sein des sous-commissions de leur diocèse. Le président de la commission et son secrétaire, le P. Antoine Nguyên Ngoc Son, étaient également présents.

Une partie des travaux de la session a eu pour objectif d’initier les participants à la composition et à la rédaction des rapports écrits à destination des organisations internationales. Selon le P. Son, certaines carences en ce domaine ont suscité des difficultés de fonctionnement et créé des malentendus entre la commission nationale et les sous-commissions. Certains diocèses se plaignent de ne pas recevoir le soutien financier du centre, mais n’envoient pas de rapport concernant leurs projets. D’autres, ayant reçu une aide à l’occasion des inondations de 2005, n’ont pas rendu compte de son utilisation. Le secrétaire a souligné combien les rapports écrits étaient importants pour obtenir l’aide des organismes étrangers. Mgr Hoan a également mis en relief la nécessité des rapports et des audits pour la transparence et la crédibilité de l’action sociale et caritative. A ce propos, il a rappelé la stupéfaction d’un évêque ayant soutenu un projet de construction d’une route : venu sur place pour constater l’état les travaux, il a alors appris du conseil des notables que la somme d’argent envoyée avait été utilisée pour l’achat d’une cloche !

Les représentants des diocèses ont profité de l’occasion pour faire état de leurs besoins et des diverses difficultés rencontrées localement. Le représentant du diocèse de Buôn Ma Thuôt (Ban Mê Thuôt) a exposé un projet de formation de personnel spécialisé dans les soins de santé. Une fois formé, ce personnel pourrait travailler auprès des nombreuses minorités ethniques qui vivent dans la région et habitent loin des hôpitaux et des centres médicaux.

La plupart des diocèses ont surtout fait état du manque de formation des travailleurs sociaux déjà en place et de l’impossibilité pour les commissions locales de leur fournir une rétribution convenable. Seul le diocèse de Xuân Lôc attribue à chacun des membres du personnel des services caritatifs et sociaux un traitement mensuel de 600 000 dôngs (40 dollars). Dans certains diocèses, comme celui de Can Tho, les responsables de l’action caritative sociale, des prêtres, sont trop occupés dans leur paroisse pour se donner pleinement à ces responsabilités supplémentaires.

En dehors des services mis en place par la commission épiscopale, l’action sociale de l’Eglise s’exerce aussi à travers un réseau d’établissements peu nombreux : orphelinats, maisons pour handicapés, centres médicaux. Des religieux apportent encore leur contribution dans des léproseries et les hôpitaux En matière éducative, seuls les jardins d’enfants ou les écoles maternelles peuvent être gérés par des personnels d’Eglise.