Eglises d'Asie

La Commission pour la pastorale des déshérités en milieu urbain de l’archidiocèse de Séoul renouvelle son engagement au service des pauvres

Publié le 18/03/2010




La Commission pour la pastorale des déshérités en milieu urbain (CUPPC) de l’archidiocèse de Séoul a renouvelé son « option préférentielle pour les pauvres » lors d’une célébration à l’occasion du vingtième anniversaire de sa fondation. Le P. Lee Kang-suh, président de la commission, a proposé un programme de dix ans au service de la pauvreté lors d’une conférence organisée le 28 avril, dans des locaux adjacents à la cathédrale. Parmi les 250 participants se trouvaient des prêtres diocésains, des religieuses, des laïcs au service des déshérités, des pasteurs protestants, ainsi que des habitants des quartiers déshérités et des représentants de plusieurs ONG.

Ce programme contre la pauvreté fixe cinq principes fondamentaux : mettre en pratique l’Evangile dans sa vie, vivre une spiritualité de pauvreté, vivre avec les pauvres, protéger leur lieu d’habitation et contribuer à leur donner le sens de la communauté. Le P. Lee a expliqué que ce programme était le fruit d’une année de réflexions entre les membres de la CUPPC. « De nos réflexions, nous avons conclu à la nécessité d’avoir un programme pour pratiquer l’Evangile de la pauvreté et aller plus loin que n’allait notre ancienne Déclaration », a-t-il expliqué. La déclaration de la CUPPC de 1997, publiée à l’occasion de son dixième anniversaire, insistait sur l’option préférentielle pour les pauvres et suggérait de créer des institutions à leur service.

Si le nouveau programme a été adopté par la Commission, des critiques ont toutefois été émises. Un pasteur protestant a demandé à l’Eglise catholique d’être moins préoccupée d’elle-même, pour être davantage et directement tournée vers les pauvres. Pour sa part, Mgr Lucas Kim Un-hoe, évêque auxiliaire de Séoul et vicaire épiscopal pour les jeunes et l’entraide sociale, a fait remarquer que, « si la CUPPC ne représentait pas à elle seule l’Eglise, elle indiquait à celle-ci la bonne direction ».

Depuis la « Déclaration sur la pauvreté » faite il y a dix ans, l’archidiocèse de Séoul a mis en place cinq « missions paroissiales » au service des déshérités et huit « maisons de la paix ». Le P. Francis Park Mun-su, jésuite, membre de la CUPPC depuis ses origines, a expliqué aux journalistes qu’une mission paroissiale était une structure d’aide aux déshérités. Ce prêtre, qui travaille dans une de ces missions paroissiales, a précisé que chacune regroupait une centaine de personnes et était rattachée à une paroisse. Les Maisons de la paix, quant à elles, sont des structures que l’Eglise met à la disposition des habitants des quartiers déshérités pour qu’ils y organisent des activités ; elles sont conçues de manière à faciliter le contact entre l’Eglise et les déshérités.

Un responsable de la CUPPC a indiqué également que 16 troupes scoutes avaient été créées pour les enfants de ces quartiers. Enfin, des lieux ont été équipés pour que les jeunes puissent venir y faire leurs devoirs et une garderie a été mise en place pour les jeunes enfants dont les parents travaillent.

La CUPPC s’est constituée lorsque le gouvernement a fait raser des bidonvilles peu avant les Jeux asiatiques de 1986 et les Jeux olympiques de 1988. Depuis, la Commission s’est attachée à maintenir une présence d’Eglise auprès des plus déshérités des milieux urbains de la capitale, mais, pour John Park Ja-cheon, membre de la Commission, l’Eglise dans son ensemble ne se montre pas assez concernée par les pauvres. « C’est un de nos rôles d’aider l’Eglise à garder une spiritualité de la pauvreté », a-t-il confié.

Selon une enquête conduite par l’institut de recherche de l’archidiocèse de Séoul et publiée en mars dernier (1), l’Eglise catholique de Corée est aujourd’hui représentative d’une « religion des classes moyennes », une majorité de ses fidèles ayant un niveau d’éducation plus élevée que celui des Coréens en général.

En dehors de Séoul, le diocèse de Busan (Pusan) anime une Commission au service des déshérités en milieu urbain. Dans les bidonvilles de cette grande ville portuaire, la deuxième plus importante agglomération du pays, elle gère neuf centres où les jeunes peuvent venir faire leurs devoirs du soir.