Eglises d'Asie

A Bali, le diocèse catholique de Denpasar peine à susciter de nouvelles vocations sacerdotales ou religieuses

Publié le 18/03/2010




Sur l’île de Bali, très majoritairement hindoue, la petite minorité catholique – 6 000 personnes sur un total d’un peu plus de 3,1 millions d’habitants –, l’évêque du diocèse catholique de Denpasar, Mgr Yosef Bria, estime relativement satisfaisant le nombre de prêtres qui sont au service de ses diocésains. Avec 37 prêtres, dont trois poursuivent actuellement leurs études à l’étranger, il se dit plutôt heureux. Toutefois, le 29 avril dernier, à l’occasion de la Journée mondiale des vocations, il a souligné que la relève n’était pas nécessairement au rendez-vous. Des initiatives, tel un « concert pour les vocations », a donc été organisé pour sensibiliser la jeunesse catholique à l’importance des vocations sacerdotales et religieuses dans l’Eglise.

Pour le P. Benedictus Deni Mary, responsable de la commission diocésaine pour les séminaires et les vocations, si c’est bien Dieu qui appelle, le diocèse doit se montrer actif et « trouver de nouvelles manières d’attirer les jeunes ». L’évolution actuelle de la société fait que les anciennes façons de faire ne fonctionnent plus. Il cite ainsi l’exemple de Palasari, village situé dans l’ouest de l’île, majoritairement catholique et dont sont originaires onze prêtres religieux du Verbe divin et deux prêtres diocésains ainsi que de nombreuses religieuses. Dans ce village, les jeunes qui sont entrés dans les ordres ont été séduits par la vie religieuse parce qu’ils étaient familiers de la vie de l’Eglise, par leur appartenance au groupe des enfants de chœur ou aux différents groupes de jeunes de la paroisse. « Aujourd’hui, les jeunes catholiques qui grandissent en ville ne sont plus directement impliqués dans la vie de l’Eglise », constate-t-il. Or, poursuit-il, les jeunes couples catholiques sont de plus en plus nombreux à quitter les villages pour s’installer en ville.

Le recteur du petit séminaire de Denpasar, le P. Stefanus Dadur, témoigne lui aussi du déclin du nombre des jeunes qui étudient dans son institution et qui, pour une part, poursuivent ensuite au grand séminaire. En 2000, le petit séminaire a accueilli 27 nouveaux élèves ; ils n’étaient plus que 18 en 2001 puis 13 en 2002. En 2003, les entrées ont connu un regain, avec 17 nouveaux élèves, mais 16 en 2004 et 12 en 2005. L’an dernier, toutefois, les entrées sont remontées à 20.

Chez les religieuses, le constat est identique et parfois plus sévère. En trente années de présence à Bali, les sœurs de saint Charles Borromée n’ont vu que trois jeunes filles catholiques balinaises venir frapper à leur porte. Pour les Filles de Marie Reine du Rosaire, actives dans le diocèse de Denpasar depuis 1986, aucune vocation locale ne s’est fait jour. Selon Sœur Arnolfine Simamora, responsable des religieuses de saint Charles Borromée, la méthode classique, qui consiste à promouvoir les vocations en visitant les communautés ecclésiales de base, n’est pas efficace car, constate-t-elle, très peu de jeunes fréquentent ces instances.