Eglises d'Asie – Indonésie
A Bornéo, le manque de prêtres est imputé au contexte culturel ainsi qu’à la faiblesse de la formation à la vie de l’Eglise au sein des familles
Publié le 18/03/2010
Ainsi que l’a noté ce prêtre diocésain, âgé de 58 ans et ordonné en 1978, en cinquante ans de présence parmi les Dayaks (2), l’Eglise a vu l’ordination de seulement neuf prêtres dayaks – dont trois ont quitté plus tard le sacerdo-ce – et, au séminaire du diocèse, sur 24 étudiants, dix sont des Dayaks. Certes, l’Eglise est jeune à Ketapang, a analysé le prêtre, mais il faut s’interroger sur les raisons de la faiblesse du nombre des vocations sacerdotales.
Elles sont au nombre de deux, explique le prêtre dayak. Sur un plan culturel, si les Dayaks sont aujourd’hui en grande majorité chrétiens, les coutumes tribales restent très fortes. Ainsi, l’accent mis sur les biens de ce monde est fort. Par exemple, un adage local dit : « Avoir une grande maison, un grand grenier à riz, une récolte abondante et une chasse généreuse » ; un autre : « Un garçon doit avoir une femme, une fille un mari ». Sur un plan religieux, on constate que la formation à la vie chrétienne des familles est faible. « Les catholiques, particulièrement ceux qui vivent dans des lieux reculés, ne possèdent pas tous une bible », constate le P. Lintas, et les paroisses sont pauvres en matériau relatif à la formation à la foi.
Enfin, sur un plan pratique, les prêtres ne peuvent être présents partout et à tous. Si on compte en moyenne un prêtre pour 2 000 fidèles, les prêtres, au nombre d’une trentaine, doivent parcourir de grandes distances, les 68 000 catholiques de Ketapang étant répartis sur un territoire de près de 36 000 km². Dans un tel contexte, la promotion des vocations ne peut s’appuyer que sur les familles, souligne le prêtre. « Si Dieu appelle un de leurs fils, elles doivent être prêtes à les laisser partir. »
Kalimantan compte aujourd’hui trois millions de catholiques, sur une population de huit millions d’habitants (3).