Eglises d'Asie

Si les catholiques sud-coréens sont très actifs dans leurs paroisses, ils sont plus timides lorsqu’il s’agit de présenter le catholicisme à leur entourage

Publié le 18/03/2010




Les résultats d’une enquête menée dans un diocèse de Corée du Sud montrent que les catholiques participent très activement à la vie de leur paroisse mais sont plus timides quand il s’agit de parler du catholicisme autour d’eux. L’enquête de l’archidiocèse de Gwangju (Kwangju) révèle que, sur les 604 personnes qui ont répondu, 357 d’entre elles participent à au moins un groupe d’action catholique, telle la Légion de Marie ou la Société de St Vincent de Paul. Sur ces 357 personnes, la moitié dit avoir rejoint un de ces groupes par initiative personnelle, 40 % sur l’invitation d’amis catholiques et les 10 % restant sur l’encouragement d’un prêtre ou d’une religieuse.

L’enquête révèle également que, si les sondés se disent fiers d’être catholiques, la moitié d’entre eux ne poussent pas les autres à y adhérer. Seulement 18,1 % disent encourager activement les autres à le faire alors que 49,1 % reconnaissent ne pas parler de religion avec les autres ou ne pas les encourager à venir les rejoindre. Le reste avoue le faire quelquefois seulement. Interrogés sur le sentiment qu’ils éprouvent d’être catholiques, 67,3 % disent ressentir de la fierté, 23,5 % avouent une certaine tiédeur alors que 9,2 % reconnaissent ne pas en être particulièrement fiers

Dans l’archidiocèse de Kwangju, cette enquête auprès des laïcs est la dernière de celles organisées à l’occasion du 70ème anniversaire de la fondation du diocèse, les deux autres, en 2005, traitaient des prêtres et des religieuses. L’enquête auprès des laïcs s’est déroulée entre septembre et novembre 2006 et les résultats, 67 pages, ont été publiés dans l’hebdomadaire diocésain entre mars et mai 2007.

Les résultats montrent que la compréhension qu’ont les laïcs de leur mission dépend de leur participation à la vie paroissiale et de leur désir de parler du catholicisme autour d’eux. Quelque 14,3 % ont répondu penser que leur mission était d’aider ou suggérer une conversion au catholicisme. Les autres, 20,6 %, ont décrit leur mission comme étant d’aider les gens à connaître Dieu, qu’ils deviennent catholiques ou non. En tout état de cause, la majorité, 65,1 %, affirme que leur mission est de porter témoignage par l’exemple d’une vie de foi authentique.

En attendant, 35,6 % ont répondu que les homélies du dimanche ne leur insufflaient pas l’esprit missionnaire, 25,9 % ont cité leur manque de formation à la mission et 19,3 % ont mis en avant un manque de connaissances bibliques ou catéchétiques sur le sujet.

Sur le rôle des laïcs dans l’Eglise, près de 60 % disent qu’ils travaillent à améliorer la société, 30 % que les laïcs devraient faire davantage pour l’Eglise et un petit 10 % que leur rôle est de parvenir au salut.

Paul Lee Jung kyu, professeur de sciences sociales à l’université Honam de Gwangju, a supervisé les trois enquêtes. Il fait remarquer que la participation active du laïcat dans les paroisses montrait combien il était mature. « De nos jours, si l’ensemble des ministères peuvent se développer, c’est bien grâce au laïcat », souligne-t-il, citant l’enquête auprès des prêtres dont les trois quarts ont défini les laïcs comme leurs partenaires et leurs assistants dans la mission.

Le P. John Chrysostome Kim Kye-hong, qui présidait le comité des fêtes de ce 70ème anniversaire, a indiqué que les résultats de ces trois enquêtes seraient analysés par le conseil pastoral de l’archidiocèse qui s’en inspirerait pour formuler les futures orientations pastorales.