Eglises d'Asie – Vietnam
Trois prêtres catholiques « ont été présentés » aux élections législatives du 20 mai 2007 et deux d’entre eux ont été élus
Publié le 18/03/2010
Parmi les candidats, un certain nombre d’ecclésiastiques de diverses religions, appelés « candidats des religions » ont été officiellement présentés aux électeurs par le Front patriotique. Trois prêtres en faisaient partie. Le religieux dominicain Toma Thiên Trân Minh Câm, plus connu sous le nom du P. Thiên Câm (2), se présentait à Hô Chi Minh-Ville. Au Centre-Vietnam, dans la province de Dac Lac, c’est le P. Joseph Trân Manh Cuong, président du Comité d’union du catholicisme de la province et curé de paroisse, qui briguait les suffrages de ses concitoyens. Le prêtre choisi pour la candidature du nord du pays était le P. Joseph Lê Ngoc Hoan, président du Comité d’union de la province de Ninh Binh. Dans les listes des candidats retenus par le suffrage universel, publiées le 29 mai, seuls figuraient les noms des deux derniers prêtres candidats. Le religieux dominicain, qui se présentait dans un arrondissement de Hô Chi Minh-Ville où les catholiques sont peu nombreux, n’a pas obtenu les suffrages nécessaires pour être élu. Cependant, sa campagne électorale n’était pas passée inaperçue et une de ses initiatives avait retenu l’attention des milieux catholiques.
Dans une lettre adressée aux catholiques de la ville, le P. Thiên Câm les avait appelés à voter pour lui afin d’avoir un porte-parole à l’intérieur de la nouvelle assemblée. Il leur avait fait remarquer que si le droit canon défend au prêtre d’assumer une fonction publique entraînant l’exercice d’une autorité civile, à l’article 287, il permet au supérieur ecclésiastique d’autoriser les prêtres à un engagement politique dans le cas où il faut protéger les droits de l’Eglise ou promouvoir le bien commun. Le religieux avait ajouté qu’« au moins un des trois prêtres avait reçu de son évêque l’autorisation de participer à la campagne électorale » (3). Tout en reconnaissant qu’il n’était pas le représentant de l’Eglise catholique à l’Assemblée nationale, il avait réclamé le droit d’être la « voix » des sept millions de catholiques du pays.
Les autorités civiles se sont félicitées du taux important de participation et de l’esprit démocratique de ces élections. Il faut cependant faire remarquer que la grande majorité des candidats a été choisie par le Parti ou par des institutions dépendant de lui. Comme l’a dit lui-même, le vice-président de l’Assemblée nationale, le 2 mai dernier, « au Vietnam, il n’y a pas de bataille électorale mais seulement une campagne électorale qui se déroule selon des règles prescrites ». Par ailleurs, les milieux pro-démocratiques qui ont appelé au boycott de ces élections ont fait remarquer que pour un citoyen il est pratiquement impossible de ne pas se rendre aux urnes sans inconvénient grave. Dans une émission en langue vietnamienne du 22 mai 2007, Radio Free Asia a rapporté les pressions exercées par les autorités sur un auditeur ayant décidé de ne pas voter le 20 mai.