Eglises d'Asie – Inde
Goa : des prêtres catholiques sont satisfaits du résultat des élections législatives où ils voient une victoire contre le communautarisme
Publié le 18/03/2010
Sur un total de 40 élus à l’Assemblée législative, le Parti du Congrès, avec 19 députés, passe près de la majorité absolue et améliore de trois sièges sa représentation à l’Assemblée législative. Il devra continuer à faire alliance avec des petits partis indépendants ou régionaux pour gouverner. Le parti pro-hindou du Bharatiya Janata Party (BJP, Parti du peuple indien) recule assez nettement, perd trois sièges et compte désormais 14 élus.
Selon le P. George Quadros, recteur d’un institut d’enseignement professionnel, les électeurs ont fait preuve de maturité en refusant d’élire « ceux qui ont cherché à attiser les passions communautaristes ». Il souligne notamment que les candidats du BJP ont perdu dans les circonscriptions électorales où des violences à caractère religieux ont éclaté ces cinq dernières années, telles que des incendies de mosquées ou de chapelles. Dans les villes jumelles de Curchorem et de Sanvordem, là où, en mars 2006, pour la première fois de l’histoire de l’Etat de Goa, des émeutes avaient opposé des hindous et des musulmans, les candidats du BJP ont perdu.
Un autre prêtre catholique, le P. Eremito Rebelo, se réjouit lui aussi du fait que la nouvelle Assemblée, dont le mandat est de cinq ans, représente un barrage contre les forces communautaristes. Toutefois, il déplore la corruption de la scène politique. Dans certaines circonscriptions, les électeurs avaient le choix « entre un voyou, un criminel ou un diable ». Il estime que, si, lors de la campagne électorale, l’Eglise a bien appelé à lutter contre la corruption (1), elle n’a été que peu entendue. Ainsi, Atanasio Monseratte, ancien ministre du Plan et ancien maire de Goa, a été réélu malgré que des prêtres aient pris ouvertement position contre lui.
Selon le P. Michael Mascarenhas, salésien, on peut, au final, estimer que le résultat des urnes est porteur d’espoir car « des candidats proches des besoins quotidiens des gens ont été élus ». Le vrai défi sera de dépasser l’instabilité chronique qui est la marque de la vie politique depuis 1987, date à laquelle Goa a été érigé en Etat de l’Union indienne. En vingt ans, bien que le mandat de l’Assemblée législative soit de cinq ans, Goa a connu quatorze gouvernements.