Eglises d'Asie – Indonésie
Bornéo : les responsables religieux promettent de lutter pour la préservation des forêts
Publié le 18/03/2010
Durant la rencontre, qui a eu lieu dans les locaux de l’Université d’Etat d’études islamiques de Pontianak, chef-lieu de Kalimantan-Ouest, chacun des responsables religieux a parlé pendant quinze minutes. Ensuite, ils ont examiné les problèmes soulevés, puis signé une déclaration où ils s’engagent à participer à la protection de la forêt.
Le P. Wiliam Chang, vicaire général de l’archidiocèse de Pontianak, a souligné combien cette promesse de préserver l’environnement s’inscrivait dans la ligne de l’enseignement chrétien, à l’exemple d’un de ses premiers pionniers, saint François d’Assise. Le prêtre a promis qu’il transmettrait lui-même le contenu des échanges à Mgr Hieronymus Bumbun, archevêque de Pontianak, « pour que le contenu de cette déclaration commune soit immédiatement transmis aux couvents, paroisses et stations de mission ».
Dans leur déclaration en cinq points, les responsables religieux s’engagent non seulement à promouvoir des actions concrètes pour préserver l’environnement mais aussi à réveiller les consciences sur cette nécessité à travers des cours d’éducation religieuse, les homélies et le culte. Ils demandent que le gouvernement et l’ensemble des fonctionnaires se montrent plus actifs pour faire appliquer les mesures législatives et réglementaires prises pour protéger l’environnement.
Ils estiment que la lutte contre l’exploitation illégale des forêts appartient aux autorités, mais aussi à chacun. Ils souhaitent que chaque famille prenne l’habitude d’être attentive à l’environnement. « Les hommes d’affaires devraient, eux aussi, témoigner de leur responsabilité morale en préservant l’environnement. »
Arman Mallologan, chef de la Direction générale pour la protection et la préservation de la nature au ministère des Forêts, a participé aux échanges. Il a témoigné de la difficulté à empêcher l’exploitation illégale des forêts. Il y a peu encore, « les gens n’avaient pas conscience de la nécessité de préserver les forêts », a-t-il expliqué. Ceux qui organisaient leur exploitation n’avaient en tête que des objectifs de profit à court terme et ceux qui vivaient au contact des forêts n’étaient pas en mesure de résister à la perspective d’un profit immédiat. Les intérêts en jeu sont considérables, a-t-il poursuivi, et on estime que, ces dernières années, l’Indonésie perdait l’équivalent de 330 millions de dollars par an du fait de l’exploitation illégale de ses forêts. Depuis 2004, les pouvoirs publics se mobilisent. « La justice possède une liste de 56 ‘gros poissons’, dont 15 ont été arrêtés et traduits en justice. » « Les causes directes » de la déforestation sont identifiées : plantation à but commercial, pression humaine due à la transmigration, développement des infrastructures de transport, exploitation minière, exploitation sauvage du bois et incendies de forêt pour agrandir les surfaces cultivables. Le gouvernement cherche à protéger les forêts, a-t-il affirmé, et il a pour cela besoin de l’aide « des responsables religieux ».