Eglises d'Asie

Mindanao : les ravisseurs du P. Giancarlo Bossi demandent une rançon de 15 millions de pesos

Publié le 18/03/2010




Selon Mohagher Iqbal, chef du Comité du MILF chargé des négociations de paix avec le gouvernement à Mindanao, les ravisseurs du P. Giancarlo Bossi, PIME, kidnappé le 10 juin dernier dans la province de Zamboanga Sibugay (1), demandent une rançon de 15 millions de pesos (près de 240 000 euros). « Mais, autant que je sache, nous n’accueillons pas de demandes de rançon de la part des ravisseurs », a précisé le haut responsable du MILF, indiquant que ce sont des groupes dissidents du MILF qui ont transmis cette demande au Front Moro islamique de libération (2).

Un officier de police, qui a préféré garder l’anonymat, a confirmé l’information selon laquelle les ravisseurs demandaient une rançon, « mais le montant n’a pas été précisé » à la police. Selon le général Dolorfino, qui fait partie de la cellule de collaboration MILF-gouvernement chargée de retrouver le P. Bossi et ses ravisseurs, le missionnaire italien est toujours en vie et une demande de médicaments pour le prêtre qui souffre d’hypertension a été relayée. D’après Mohagher Iqbal, le MILF essaie de localiser l’endroit exact où est détenu le P. Bossi, mais les ravisseurs sont « très mobiles, ce qui rend le travail difficile ».

Un représentant musulman, le sultan Sa Marawi Asgar Sani, a demandé aux ravisseurs de « libérer le prêtre car vous n’obtiendrez rien en échange. (…) Libérez-le au nom de notre religion, l’islam. Vous ridiculisez notre foi, alors que nous travaillons pour la paix. Nous ne soutenons pas les actions qui enflamment les relations entre les musulmans et les chrétiens », a-t-il déclaré (2), lors d’un colloque organisé près d’Iligan, le 25 juin dernier (3).

A Zamboanga, le P. Gianni Battista Sandalo, supérieur du P. Giancarlo, a précisé que lui et ses confrères apprennent la patience puisque les recherches pour retrouver le P. Bossi n’ont, jusqu’à présent, toujours pas porté de fruits. Il a ajouté qu’il n’avait aucune preuve qu’une demande de rançon avait été formulée.