Eglises d'Asie

Karnataka : hindous et chrétiens ont participé à un rassemblement pacifique à Mangalore après les récentes attaques perpétrées contre des catholiques

Publié le 18/03/2010




Dans l’Etat du Karnataka, à Mangalore, hindous et chrétiens ont participé, le 2 juillet dernier, à un rassemblement pacifique qui avait pour but de mettre en exergue l’harmonie intercommunautaire et l’intégrité nationale, après les récentes attaques perpétrées sept jours plus tôt, contre cinq catholiques, dont un prêtre carme. Condamnant ces violences, Yogesh Bhat, homme politique du Bharatiya Janata Party (BJP, Parti du peuple indien), parti nationaliste hindou, a déclaré lors de la marche, que le BJP n’était pas impliqué dans ces attaques et qu’il avait « pleinement conscience des services caritatifs rendus par les chrétiens ».

Le 25 juin dernier, dans l’enceinte d’un hôpital, à Kundapura, des membres du Bajrang Dal (‘Parti du fort et du vaillant’), coutumier des attaques antichrétiennes (1), ont attaqué et blessé le P. Pereira et quatre autres personnes, dont deux séminaristes, pour « conversions forcées ». Conduits de force au poste de police local par les assaillants, les victimes ont été gardées à vue par la police pendant trois heures, tandis que les assaillants déposaient une plainte contre eux (sic).

Ce rassemblement est « davantage une célébration interreligieuse qu’une manifestation pour protester », a déclaré Neri Wilfred Pinto, catholique et membre de l’équipe d’organisation. Il a précisé que différentes associations étaient en train de préparer un dossier pour le ministre-président de l’Etat, demandant notamment qu’une loi spécifique traite des violences perpétrées contre les minorités religieuses et dénonçant également les « lenteurs tactiques » ainsi que la complaisance de la police lors de ces dernières attaques.

Pour M. G. Hedge, un participant hindou, personne n’a « le droit d’attaquer des chrétiens et de prétendre vouloir protéger l’hindouisme de cette façon », ajoutant qu’il regrette que, de nos jours, il n’y ait pas de responsables politiques mettant en valeur l’intégrité nationale, alors que certains partis politiques attisent les violences et la haine pour leur propre compte. Selon lui, « 99 % des personnes », quelle que soit leur religion, « ne cherchent pas la violence et condamnent ce genre d’attaques ».

A Kundapura, ce même 2 juillet, des groupes hindous ont organisé une manifestation pour justifier les attaques perpétrées contre les catholiques. Selon eux, il convient de protéger l’hindouisme des conversions au christianisme, les institutions éducatives et caritatives des chrétiens étant une vitrine pour convertir en masse. Selon l’agence de presse Ucanews, cette manifestation n’a toutefois pas rencontré un large succès (2).