Eglises d'Asie

A l’occasion d’un grand rassemblement, l’Eglise catholique réaffirme son opposition à la politique gouvernementale en matière de recherches en biotechnologies

Publié le 18/03/2010




Le 2 septembre dernier, l’Eglise catholique de Corée du Sud a organisé un grand rassemblement pour redire son opposition à la loi sur l’avortement et à la politique gouvernementale en matière de recherches en biotechnologies (1). Le « Life 31 Movement » (2), initié par la Conférence des évêques catholiques de Corée (CBCK), et la Commission pour la vie de l’archidiocèse de Séoul avaient organisé conjointement ce rassemblement pour la défense de la vie dans la cathédrale de Myeondong.

L’archevêque de Séoul, le cardinal Nicolas Cheong Jin-suk, a célébré la messe d’ouverture, suivie d’une veillée aux flambeaux. La plupart des 3 000 participants étaient des femmes. Des prêtres, une centaine de religieuses et neuf évêques étaient aussi présents. Ils ont demandé au gouvernement d’abandonner la loi sur l’avortement, la recherche sur les cellules souches issus d’embryons humains, d’abolir la peine de mort et de promouvoir une culture globale au service de la vie.

Dans son homélie, le cardinal Cheong a insisté sur la participation des hommes à la vie de Dieu qui donne à leurs propres vies dignité et valeur. Il a mis en garde son auditoire contre la propagation du matérialisme dans la société avec comme conséquences « l’abandon de la dignité et de la valeur de la vie humaine ainsi sacrifiées ». Il a condamné la loi sur la santé de la mère et de l’enfant, promulguée en 1972, pour favoriser les avortements dans le pays. Cette loi permet l’avortement dans certains cas, comme une infirmité mentale ou physique du fœtus, une maladie contagieuse reconnue des parents, un viol, un inceste ou un danger pour la santé de la mère. Mais, selon l’Eglise catholique, on compterait chaque année, en Corée, 1,5 million d’avortements, signe que la loi de 1972 est interprétée très largement.

Le cardinal Cheong a continué en expliquant que, désormais, la vie humaine est devenue l’objet de manipulation au nom de la recherche scientifique. « Ainsi, on crée la vie humaine en laboratoire et le gouvernement fait une loi pour dire que l’embryon humain obtenu n’est pas une vie humaine mais un agglomérat de cellules et c’est le budget national qui est utilisé pour ces recherches. » Il a aussi insisté pour affirmer que l’embryon humain cloné était lui aussi une vie humaine, ce qui justifie sa protection (3).

 

Le cardinal a également condamné la politique gouvernementale qui aide les couples mariés stériles en subventionnant le coût d’une fécondation in vitro. Chaque couple qui fait appel à cette technique a, en effet, droit à des aides publiques allant jusqu’à trois millions de wons (2 350 euros) par an (4).

Après la messe, les participants se sont rassemblés sur le parvis de la cathédrale pour une heure de prière à la lueur des bougies. Mgr James Kim Ji-seok, évêque de Wonju et président de la Commission pastorale de la famille de la CBCK, a lu les demandes présentées au gouvernement par l’Eglise catholique, en particulier l’abolition de la loi sur la santé de la mère et de l’enfant, de la peine de mort et l’interdiction des recherches sur les cellules souches embryonnaires humaines et la limitation du recours aux fécondations in vitro.

Le 15 mars dernier, à la fin de l’assemblée plénière de la CBCK, les évêques avaient publié une déclaration intitulée : « Vers une culture de la vie » ». Le 2 avril, l’Eglise catholique de Corée publiait un communiqué contestant la décision du gouvernement de permettre la recherche sur les cellules souches d’origine embryonnaires. Le 23 mars, la Commission nationale de bioéthique avait décidé d’autoriser cette recherche mais de façon « limitée ».

Le P. Song, un prêtre du diocèse de Cheongju, a expliqué que le rassemblement du 2 septembre était une nouvelle marque de l’implication des évêques à défendre « tout ce qui touche à la vie ».