Eglises d'Asie – Japon
Le diocèse de Kagoshima accueille la communauté du Chemin néo-catéchuménal
Publié le 18/03/2010
Dans une interview du Catholic Weekly, Mgr Koriyama a expliqué la raison de son appel à la famille Martinez. « Ma propre famille était comme les autres, très zélée mais qui, néanmoins, ne savait pas transmettre la foi à ses enfants. Ici, il n’existe pas d’interaction entre parents et enfants. Je voudrais que les gens voient cette famille. Même le garçon de 10 ans affirme qu’il veut être missionnaire. Ils sont le signe vivant de quelque chose que nous avons perdu. » Bien que Mgr Koriyama soit très conscient de la longue dépendance du diocèse à l’égard des missionnaires, il souhaite que la mission auprès des non-croyants devienne un objectif pour le diocèse en proposant aux familles des modèles tels que celui de la famille Martinez (2).
Depuis le conflit surgi dans le passé entre le Chemin néo-catéchuménal et le diocèse de Takamatsu (3), Mgr Koriyama a conscience que beaucoup de gens – même certains évêques – se posent des questions sur son choix : « Je ne veux y voir qu’un exemple vivant de l’Eglise, sans tenir compte de la nation d’où ils viennent. Je ne peux pas assurer qu’il n’y aura pas de problème, mais je veux que les catholiques voient ce qui nous manque ici », a-t-il expliqué.
L’évêque s’est souvent entretenu avec les trois responsables du Chemin néo-catéchuménal au Japon. La famille Martinez a reçu une lettre de mission de cinq ans qui prévoit qu’elle sera rejointe, un peu plus tard, par deux autres familles. « Jusqu’à ce que ce premier groupe soit formé, nous attendrons. Pour l’instant nous nous montrons discrets », a déclaré Mgr Koriyama. D’après lui, les prêtres du diocèse ont été surpris de sa décision mais ne s’y sont pas opposés pour autant. « J’ai été content quand l’un d’eux m’a fait part de sa réaction : ‘Les chrétiens japonais sont sans aucun doute trop dépendants des prêtres et refermés sur eux-mêmes, c’est pourquoi l’impact d’une famille missionnaire peut être important’ ».
Deux prêtres associés au mouvement du Chemin néo-catéchuménal travaillent dans le diocèse de Kagoshima, dont le P. Bernardino Oroflo, 44 ans, prêtre philippin arrivé au Japon il y a plusieurs années. Il est actuellement missionnaire dans la paroisse St François-Xavier, au service des catholiques d’origine étrangère, particulièrement des Philippins (4).
Pour prévenir les difficultés du passé, le Chemin néo-catéchuménal a opéré quelques changements. La messe du samedi soir, une de ses caractéristiques, n’est plus célébrée à Kagoshima. Depuis avril 2006, le P. Pabon qui travaille à Amami-oshima, ne célèbre plus la messe en espagnol. Dans le diocèse de Takamatsu, la communauté néo-catéchuménale avait auparavant soulevé une polémique en refusant que les paroissiens paient les frais de subsistance des familles missionnaires, comme c’est traditionnellement le cas au Japon. Et Mgr Koriyama d’observer : « Ils ont accepté vingt ans de critiques variées et ont fini par comprendre le Japon et les Japonais. Ils réfléchissent à ce qu’ils ont fait et travaillent à le changer. »
Mgr Koriyama travaille également à la formation d’un groupe de soutien à cette famille missionnaire : « Ce n’est pas bien de vouloir seulement recevoir, repérer les erreurs et ne craindre que les problèmes. Ne risquons pas d’échouer dans la tâche stimulante pour laquelle Dieu nous a envoyée. »