Eglises d'Asie

Selon le rapport annuel du département d’Etat américain, la situation religieuse au Vietnam se serait améliorée, même si des questions importantes restent encore sans réponse

Publié le 18/03/2010




Le 14 septembre dernier, aux Etats-Unis, le département d’Etat a fait paraître son rapport annuel sur la liberté religieuse dans le monde. Il a été présenté à la presse par la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice. Sur les 800 pages du rapport, une vingtaine sont consacrées à la situation et à l’exercice des religions au Vietnam (1). Alors que pour beaucoup d’autres pays, le département d’Etat déplore la détérioration des conditions faites à la liberté religieuse, il souligne une certaine amélioration dans ce pays qui avait été retiré, l’année dernière, de la liste des « pays préoccupants en matière de liberté religieuse ». Le département d’Etat constate, certes, que des problèmes fondamentaux continuent de se poser mais il s’applique à mettre en lumière un certain nombre de progrès accomplis en 2007. Selon John Hanford, ambassadeur spécial des Etats-Unis pour les questions religieuses dans le monde, qui a également commenté le nouveau rapport, une amélioration analogue de la situation religieuse a été aussi constatée en Arabie Saoudite, au Turkménistan, au Bangladesh et en Inde.

Dans le chapitre consacré au Vietnam, le rapport affirme en premier lieu que « le respect de la liberté religieuse continue de connaître d’importants progrès » ; il affirme qu’« aucune action violente n’a été relevée à l’intérieur des établissements religieux pour la période concernée ». Les fidèles ont pu pratiquer leur religion librement et, pendant l’année écoulée, un certain nombre de religions ont été reconnues officiellement par le pouvoir d’Etat. Le Bureau des Affaires religieuses en a communiqué la liste, au début de l’année, en même temps qu’il présentait un Livre blanc sur les religions. Le rapport note en particulier que, pour l’Eglise catholique, le gouvernement continu de relâcher son contrôle sur les nominations du clergé. Le pouvoir civil étudie avec les autorités ecclésiastiques la possibilité de créer de nouveaux établissements de formation. Il est probable que cette information concerne le nouveau séminaire de Xuân Lôc qui a ouvert ses portes en octobre 2006.

Cependant, dans les pages consacrées au Vietnam, le rapport souligne et énumère les questions importantes relatives à la liberté religieuse qui restent à résoudre. Il signale, par exemple, qu’au cours de l’année écoulée, deux évêques catholiques nommés par le Vatican ont été refusés par le pouvoir vietnamien. Celui-ci continue de surveiller et de contrôler étroitement des groupes religieux au sein des minorités ethniques des Hauts Plateaux du centre. Il limite les activités du bouddhisme unifié au Vietnam. Il en est de même pour le bouddhisme Hoa Hao. Le département d’Etat signale aussi, sans fournir aucun détail précis, la condamnation et l’arrestation du P. Nguyên Van Ly et du pasteur Nguyên Van Dai, pour leur « militantisme politique ».