Eglises d'Asie

Kerala : inquiet de la diminution de la population chrétienne, un archevêque catholique prend des mesures pour encourager les familles catholiques à avoir davantage d’enfants

Publié le 18/03/2010




« La seule manière de surmonter cette crise est d’honorer le caractère sacré de la vie et d’avoir da-vantage de bébés. » Telle est la recommandation de Mgr Andrews Thazhath, archevêque syro-malabar de Trichur, au Kerala. Inquiété par la baisse de la population catholique syro-malabar dans la région, le prélat a récemment pris des mesures concrètes pour inciter les familles à avoir davantage d’enfants.

En 1991, la population chrétienne représentait 19,5 % des 29 millions d’habitants du Kerala. En 2001, sur une population de 31,84 millions, 19 % étaient chrétiens (1). « Cette tendance à la baisse est dangereuse. Notre communauté diminue de jour en jour (…). Cette situation devrait nous ouvrir les yeux », a déclaré Mgr Thazhath, le 10 septembre dernier, à l’agence Ucanews, lors du lancement d’une campagne d’affichage contre la contraception. Selon l’archevêque, l’Eglise syro-malabar est celle qui se renouvelle le moins vite, comparativement aux Eglises latine et de rite syro-malankar, les couples de rite syro-malabar préférant opter pour « une petite famille », selon l’archevêque.

Un jour auparavant, sa dernière lettre pastorale avait été lue dans toutes les paroisses de rite syro-malabar de l’archevêché de Trichur. Entre autres, il invitait les fidèles à vivre la morale chrétienne et à participer activement à la campagne d’affichage, le but étant de sensibiliser la population au caractère sacrée de la vie ainsi qu’aux menaces que représentent l’avortement et les méthodes contraceptives.

Selon le P. Jose Kottayil, secrétaire de la Commission pour la famille de la Kerala Catholic Bishops’ Council (KCBC), cette baisse de la population s’explique, d’une part, par l’émigration importante de fidèles vers l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Australie et le Moyen-Orient et, d’autre part, par le syndrome de la « micro-famille ». « Nos fidèles, généralement diplômés, sont dans une situation économique au-dessus de la moyenne indienne. Bien qu’ils aient les moyens de pouvoir élever plusieurs enfants, beaucoup de jeunes parents choisissent d’avoir un enfant unique car ils souhaitent assurer un avenir social à leur progéniture », a-t-il expliqué.

« Nous devons éduquer nos communautés à élever leurs enfants dans un environnement socialement et spirituellement responsable. » Afin de soutenir les familles dans cette démarche, l’Eglise catholique de rite syro-malabar prévoit de distribuer des bourses aux enfants issus des familles nombreuses. « Nous devons changer les mentalités et cela risque de prendre un certain temps », a-t-il conclu.