Eglises d'Asie

Le diocèse catholique d’Incheon a ouvert un centre d’aide pour réfugiés nord-coréens

Publié le 18/03/2010




Le 14 septembre dernier, Mgr Boniface Choi Ki-san a présidé la messe célébrée pour l’ouverture du premier centre fondé par l’Eglise catholique, afin de venir en aide aux réfugiés nord-coréens en Corée du Sud. L’évêque du diocèse d’Incheon a exprimé le vœu que d’autres diocèses dans le pays lancent des initiatives similaires et viennent en aide à une population qui connaît de grandes difficultés d’adaptation à un mode de vie totalement différent de ce qu’elle a connu en Corée du Nord.

« Les réfugiés (nord-coréens) font face à des problèmes socioéconomiques, politiques et culturels très importants, et il est du devoir de l’Eglise de leur apporter une aide adaptée pour les aider à s’intégrer en Corée du Sud », a précisé Mgr Choi, ajoutant que cette entreprise ne devait jamais avoir pour objectif de « les convertir à notre religion ». Il a également souligné qu’une attention toute particulière devait être portée aux enfants : « Leur bien-être dépend de leur intégration dans le système scolaire. »

« Pour l’heure, le centre catholique est de dimension très modeste », a expliqué Sœur Stella Lim Sun-yun, sa directrice. Il se compose d’une unique pièce d’une trentaine de mètres carrés, située à l’évêché, où sont reçus les réfugiés. Ouvert le 1er août dernier, il devrait déménager l’an prochain dans des locaux plus vastes, situés dans un quartier d’Incheon, où vivent de nombreux réfugiés nord-coréens. Le centre reçoit environ huit réfugiés par mois, qui lui sont adressés par Hanawon, le programme gouvernemental sud-coréen responsable de l’accueil des réfugiés nord-coréens.

Sœur Lim et une équipe de bénévoles du Comité diocésain pour la réconciliation de la Corée vont à la rencontre des réfugiés nord-coréens pour les aider dans les tâches de la vie quotidienne, telles que les contacts avec l’administration, les services publics ou les banques. Dans cette lignée, environ 40 réfugiés, catholiques ou autres, se réunissent chaque mois dans les deux paroisses d’Incheon depuis mai 2006 afin de partager et développer des relations fraternelles. Aux enfants, la religieuse, s’efforce d’apporter une aide concrète ; un accueil de jour pour les jeunes enfants dont les parents travaillent et un soutien scolaire pour les collégiens et les lycéens ont été mis en place.

Luke Jeon Young-il est le représentant des réfugiés nord-coréens auprès du diocèse. Agé de 43 ans, converti au catholicisme en 1998, un an après son arrivée en Corée du Sud, il explique que le chômage et les problèmes financiers sont des difficultés auxquelles se heurtent quasi systématiquement les réfugiés. Selon lui, ils seraient environ 800 sur le territoire du diocèse d’Incheon. « Plus de 80 % d’entre eux sont des femmes, qui, dans leur fuite vers la Corée du Sud, ont connu la faim et l’angoisse d’être arrêtée », note-t-il. Le gouvernement sud-coréen fournit un pécule de 20 millions de wons (15 200 euros) aux familles afin de faciliter leur installation et leur verse 350 000 wons par mois durant six mois. Mais « la plus grande partie de cet argent est dépensé pour payer les pas-de-porte et les loyers ; nombreux sont les réfugiés qui se retrouvent sans le sou », explique-t-il. Pour lui, la mission du centre catholique est d’aider les réfugiés à trouver un travail et d’apporter une attention particulière aux réfugiées afin de leur permettre de trouver une certaine stabilité psychologique.

Selon les statistiques du ministère de l’Unification, à la fin juin 2007, la Corée du Sud comptait, sur son territoire, 10 937 réfugiés nord-coréens. Depuis quelques années, les arrivées se font plus nom-breuses et, au cours des six premiers mois de cette année, 200 réfugiés en moyenne sont parvenus chaque mois en Corée du Sud.