Eglises d'Asie

Les organisations caritatives catholiques s’interrogent sur la spécificité de leur action

Publié le 18/03/2010




A l’occasion d’une rencontre, organisée par Caritas Corea, pour l’ensemble des organisations caritatives et sociales de l’Eglise catholique en Corée du Sud, une réflexion a été engagée sur la spécificité du travail mené par ces organisations. Durant trois jours, du 4 au 6 septembre dernier, 220 délégués ont échangé et réfléchi sur l’éventuelle nécessité de renforcer l’identité catholique des institutions auxquelles ils appartiennent et dans le travail qu’ils effectuent. La rencontre, la deuxième du genre, s’est tenue à Daejeon, sous la bannière « We are Caritas People ».

« Il n’est pas exagéré de dire que l’histoire des services sociaux en Corée du sud a commencé avec l’Eglise catholique, qui, dès le départ, a fondé des orphelinats et des maisons de retraite, tout en servant les exclus et les marginaux », a expliqué le P. Michael Lee Chang-jun, directeur national de Caritas Corea. Toutefois, les services sociaux se sont considérablement développés en Corée et il n’est plus si facile de distinguer les activités des services sociaux catholiques de celles de l’Etat ou de celles d’organisations caritatives non confessionnelles. « Dans cette situation, nous devons mettre en avant notre identité catholique et la renforcer dans nos activités », a-t-il déclaré.

Selon l’un des intervenants, le travail social de l’Eglise catholique pouvait autrefois être caractérisé par la transparence, le dévouement sans limite des prêtres et religieuses, la capacité à mobiliser des fonds et des bénévoles. Or, ces caractères se retrouvent désormais dans beaucoup d’organismes qui n’appartiennent pas à l’Eglise. Les œuvres d’Eglise doivent donc redéfinir ce qui les caractérise aujourd’hui. Francis Park Moon-su, professeur à l’Université catholique de Corée, a identifié plusieurs points à mettre en valeur, tels qu’une attention particulière aux pauvres, une réponse immédiate et inconditionnelle aux aides d’urgence, un haut degré de professionnalisme, une attention spirituelle, ainsi qu’une attitude positive envers les autres religions et la défense de la dignité humaine.

Pour le P. Michael Lee, il est certain que les personnes qui sont employées par les organisations sociales et caritatives de l’Eglise perçoivent des rémunérations inférieures à ce qu’elles pourraient trouver dans d’autres secteurs d’activité, mais il espère que toutes sont fières de leur travail et qu’elles ont à cœur de garder Jésus-Christ comme modèle pour accomplir leur mission dans la transparence et le dévouement.

Les quinze diocèses de l’Eglise catholique en Corée du Sud comptent 267 instituts pour les enfants et les adolescents, 53 pour les femmes, 333 pour les personnes âgées, 199 pour les handicapés. A ces chiffres, il faut ajouter la présence de 180 autres centres moins spécialisés.