Eglises d'Asie

Selon le cardinal archevêque de Hô Chi Minh-Ville, la doctrine sociale de l’Eglise est capable de fournir les valeurs susceptibles de restaurer le tissu social vietnamien

Publié le 18/03/2010




Depuis quelque temps, le cardinal Jean-Baptiste Pham Minh Mân, archevêque de Hô Chi Minh-Ville, diffuse mensuellement un billet intitulé « Les Propos du pasteur » (Loi Chu Chan), destiné à un cercle de lecteurs qui, semble-t-il, dépasse largement celui des fidèles catholiques de l’archidiocèse (1). Dans les billets des mois de septembre et octobre, le cardinal aborde un sujet relativement sensible dans son pays et pour la diaspora vietnamienne, à savoir la vision chrétienne des droits de l’homme (2).

Après avoir rappelé le sujet de son billet précédent qui abordait la nécessité de la prière dans l’engagement en faveur des droits de l’homme, le cardinal commence par tracer un tableau contrasté des transformations ayant marqué l’évolution du Vietnam au cours des dernières décennies, notamment son long effort pour sortir de la situation dans laquelle une guerre de 30 ans l’avait laissée.

Les conséquences de cette guerre sont encore visibles à travers divers fléaux sociaux et surtout à travers un mal que le cardinal décrit comme une blessure ayant « profondément marqué le peuple et est inscrit au fond du cœur de tous ». Cette blessure est la division des Vietnamiens en deux blocs antagonistes.

Un deuxième volet du tableau dressé dans le billet du cardinal Mân traite du passage de l’économie centralisée à une économie de marché, passage qui s’est opéré au cours des deux dernières décennies. Le cardinal souligne le cortège de fléaux qui accompagnent cette mutation, à savoir les problèmes de migration, de drogue et de corruption, mettant surtout en relief le bouleversement actuel des valeurs traditionnelles familiales et sociales.

Les « Propos du pasteur » relèvent ensuite les changements intervenus dans le domaine religieux. L’Etat qui considérait autrefois les religions comme des forces d’opposition au régime, reconnaît aujourd’hui leur utilité. Néanmoins, leurs activités se heurtent encore aujourd’hui à de nombreuses restrictions.

Face à cette situation des droits de l’homme au Vietnam, le cardinal propose aux chrétiens et à tous les hommes de bonne volonté de venir se ressourcer dans des sessions de formation sur la doctrine sociale de l’Eglise, dont il décrit les orientations profondes. Selon lui, les valeurs nécessaires à la restauration du tissu social vietnamien devraient être empruntées à cette doctrine sociale, dont le Conseil pontifical ‘Justice et Paix’, à l’initiative du cardinal François-Xavier Nguyên Van Thuân, a publié il y a peu un compendium.