Eglises d'Asie

Un projet de programme commun pour tous les séminaires du Vietnam va être soumis aux évêques lors de leur réunion d’octobre

Publié le 18/03/2010




Six séminaires fonctionnent aujourd’hui sur tout le territoire du Vietnam : deux au nord, deux au centre, deux au sud, auxquels il faut ajouter le nouvel établissement de Xuân Lôc, officiellement considéré comme une annexe du grand séminaire Saint-Joseph de Hô Chi Minh-Ville. Selon les statistiques officielles de l’Eglise, ils accueillent cette année 1 093 séminaristes.

Depuis leur réouverture à des dates diverses, ces établissements de formation présentent quelques différences entre eux, aussi bien dans le programme d’études que dans leur durée. Le P. Joseph Dô Manh Hùng, directeur spirituel et professeur de théologie au grand séminaire de Hô Chi Minh-Ville et responsable de la Commission des programmes au plan national (1), a fait remarquer que, jusqu’à présent, un certain nombre de difficultés intérieures au pays ont empêché la coordination entre les divers établissements qui forment, chacun à sa manière, les candidats au sacerdoce. Sur l’invitation de la Conférence épiscopale vietnamienne et à la demande de Rome, lors de la dernière réunion des formateurs de grands séminaires qui s’est tenue à Nha Trang au mois d’août dernier (2), les participants ont décidé de coordonner la formation de tous les séminaristes du Vietnam, selon un projet commun concrétisé dans un programme appliqué à tous les grands séminaires.

C’est la première initiative prise pour unifier la formation du clergé au vietnamien. Le projet s’est donné pour objectif l’acheminement des candidats au sacerdoce vers la sainteté, la formation de leur intelligence, de leur spiritualité et de leur préparation au service pastoral. Le P. Hung a insisté sur le fait que les futurs prêtres soient formés en fonction des besoins de la population vietnamienne (82 millions d’habitants), dont les pauvres constituent la majorité. Déjà, dans certains séminaires, dont celui de Hô Chi Minh-Ville, les visites aux pauvres, aux orphelins, aux enfants des rues, aux malades, font partie du programme de formation.

Le programme commun envisagé pour les séminaires tient compte également de la situation économique particulière du pays, pleinement engagée dans l’économie de marché. Celle-ci entraîne la population vers la consommation à tout prix, le matérialisme et l’individualisme. L’accélération actuelle de la croissance pourrait faire oublier certaines vertus traditionnelles comme la piété filiale, la loyauté et la franchise, des valeurs, reconnaît cependant le prêtre, qui restent vivaces au sein de certaines couches sociales. Le nouveau programme commun des séminaires devrait développer chez les candidats au sacerdoce leur aptitude au dialogue avec leurs compatriotes non catholiques. Les catholiques représentent environ 7 % de la population. La grande majorité des Vietnamiens adhère aux grandes religions présentes en Asie ou encore à des religions locales.

Le projet de programme de formation des futurs prêtres est non seulement destiné aux étudiants des grands séminaires, mais aussi à ceux qui s’y préparent dans des établissements ou au sein de groupes dits de « propédeutique ». Les petits séminaires proprement dits ont été fermés en 1975. Mais aujourd’hui, de nombreux jeunes gens se préparent à l’entrée au grand séminaire grâce à des retraites mensuelles, en vivant ensemble et en menant des études communes dans des établissements diocésains. Après cette étape préliminaire, selon le P. Hung, il est probable que le programme commun soit analogue à celui qui est prévu aujourd’hui pour le séminaire Saint-Joseph de Hô Chi Minh-Ville. Les candidats poursuivront un cursus de neuf ans, comprenant une première année de formation spirituelle, deux années d’études de philosophie, une année de probation, quatre années de théologie, plus une année d’activité pastorale en paroisse. Au cours des cinq années qui suivent l’ordination, des cours particuliers, qui porteront sur divers domaines de l’action pastorale, leur seront proposés régulièrement dans chaque diocèse.

Un premier projet de ce programme devrait être soumis à l’approbation des évêques lors de la réunion annuelle de la Conférence épiscopale qui aura lieu ce mois-ci. Il devra ensuite recevoir l’aval du Saint-Siège avant d’être mis en œuvre dans tous les séminaires du Vietnam.