Eglises d'Asie

Thanh Hoa : l’évêque lance un appel au secours pour son diocèse ravagé par des inondations consécutives au typhon Leikina

Publié le 18/03/2010




Le typhon Leikina, appelé au Vietnam la tempête N° 5, qui a touché les côtes du nord et du centre du Vietnam à partir du 3 octobre, a traversé les provinces du Quang Binh, du Hà Tinh et du Nghê An, où il a causé de très importants dégâts. Mais c’est la province de Thanh Hoa, où le typhon n’est pourtant pas passé, qui a subi les dommages les plus catastrophiques jamais constatés en cette région. C’est ce que fait remarquer l’évêque de Thanh Hoa, Mgr Joseph Nguyên Chi Linh, dans un appel qu’il a diffusé sur le réseau Internet le 7 octobre, et où il décrit le récit des faits dramatiques.

Sous l’effet de la traîne du typhon, la pluie s’est déchaînée et n’a cessé de tomber pendant cinq jours et cinq nuits, faisant monter le niveau des trois cours d’eau qui traversent la province, le fleuve Buôi, le fleuve Ma et le fleuve Chu. Le niveau d’eau s’est élevé en quelques minutes, de 5 m à certains endroits. Nombre de digues ont cédé et des vagues terrifiantes ont déferlé sur les campagnes, détruisant tout sur leur passage et dépouillant les paysans déjà très pauvres des quelques biens qu’ils possédaient. A l’heure ou l’évêque de Thanh Hoa lançait cet appel, un certain nombre d’entre eux se trouvaient encore isolés au milieu d’un océan d’eau boueuse recouvrant champs et rizières.

Mgr Linh souligne que les seuls biens des paysans de Thanh Hoa se résumaient à quelques bêtes, une rizière où le paddy mûr n’était pas encore moissonné et quelques champs cultivés. Tout cela s’en est allé ainsi que l’équipement des maisons et quelquefois des maisons entières. La population des campagnes de la région de Thanh Hoa est aujourd’hui dans une grande détresse ne sachant plus comment survivre. C’est pourquoi l’évêque de Thanh Hoa lance un appel pour attirer l’attention internationale sur sa région.

Dès le 7 octobre, alors que les eaux ne s’étaient pas encore retirées et sans attendre l’aide extérieure, le diocèse a organisé, à son propre échelon, des secours d’urgence. Quatre groupes, dont un dirigé par l’évêque lui-même, composés de prêtres, de religieux et de laïcs, porteurs de produits alimentaires et de médicaments, sont partis à la découverte des paroisses les plus touchées. Selon les comptes-rendus qui ont été diffusés sur Internet, les membres de ces groupes ont trouvé des habitants dépouillés de tout et ont mesuré leur impuissance. Cependant, le 14 octobre encore, les équipes diocésaines continuaient de se porter à l’aide des points les plus touchés du diocèse.

Les autorités vietnamiennes ont commencé à dresser le bilan des inondations qui ont suivi le passage de typhon, le plus catastrophique depuis 45 ans. Le 10 octobre, le Comité national de contrôle des inondations et des tempêtes recensait 64 morts et quinze disparus. Plus de 134 000 maisons ont été détruites ou endommagées et plus de 160 000 hectares de champs cultivés inondés. Des experts médicaux ont exprimé leur inquiétude concernant d’éventuelles épidémies qui pourraient se propager à la faveur des mauvaises conditions d’hygiène actuelles.