Eglises d'Asie

Florès : des prêtres catholiques appellent en vain à davantage de sobriété lors des fêtes des premières communions

Publié le 18/03/2010




Le 16 octobre dernier, à Florès, dans le diocèse de Maumere, les familles catholiques n’ont pas dérogé à la coutume de festoyer somptueusement à l’occasion des premières communions de leurs enfants, malgré les appels répétés des prêtres catholiques à davantage de sobriété.

A Maumere, le P. Yakobus Soba, curé de la paroisse Saint-Thomas More, et le P. Yohanes Eo Towa, curé de la cathédrale Saint-Joseph, ont expliqué, lors des messes dominicales, que les fêtes coûteuses étaient inappropriées lors des premières communions, car le jour où un enfant communie pour la première fois au Corps du Christ doit être, avant tout, un événement de foi et non une coutume familiale dispendieuse pour les finances du foyer.

Cette année, les prêtres ont recommandé aux 700 familles concernées de moins festoyer et de consacrer les sommes ainsi épargnées à la scolarité de leurs enfants, mais ce fut peine perdue. « La fête des premières communions, c’est la fierté des parents », a confié un paroissien de Saint-Thomas More. Les fidèles ont continué à dépenser quelque trois millions de roupies (230 euros) pour une vache ou 1,5 million de roupies (115 euros) pour l’achat d’un porc nécessaire à nourrir leurs convives.

Selon le P. Soba, les familles, compte tenu de leur pauvreté, s’endettent sur plusieurs mois, voir plusieurs années, pour couvrir ces frais exorbitants, alors que bon nombre de leurs enfants ne sont plus scolarisés après l’école primaire, du fait de leurs faibles moyens économiques.

Le P. Yohanes Eo Towa, qui répète ces mêmes conseils depuis près de quinze ans, confie que ses paroissiens « n’ont jamais écouté ses appels ». Un jour, « j’ai organisé les célébrations des premières communions en soirée, afin que les fidèles ne puissent pas organiser de fêtes, mais lorsque je leur ai rendu visite, je me suis rendu compte qu’ils avaient organisé des fêtes jusqu’à l’aube ! Qu’à cela ne tienne, puisque je ne pouvais pas mettre fin à cette coutume, je les ai autorisés à festoyer, en leur demandant d’économiser pour les frais de scolarité de leurs enfants par l’intermédiaire d’une coopérative et, aujourd’hui, cet appel semble avoir porté davantage de fruits », raconte-t-il, précisant que le diocèse doit constamment rappeler aux catholiques la nécessité d’épargner pour l’avenir de leurs enfants.