Eglises d'Asie

L’évêque auxiliaire de San Pablo invite le P. Panlilio, gouverneur de Pampanga, à demander conseil à la CBCP, suite à l’origine douteuse de fonds reçus par un membre de son équipe

Publié le 18/03/2010




Le 26 octobre dernier, Mgr Pablo David, évêque auxiliaire de San Fernando, diocèse de la province de Pampanga, a invité le P. Eddie Panlilio, gouverneur de la province (1), à prendre conseil auprès de la CBCP (Catholic Bishops’ Conference of the Philippines), suite aux soupçons régnant sur l’origine douteuse de fonds reçus par un membre de son équipe. « Son meilleur soutien viendra de la Conférence épiscopale catholique des Philippines », a-t-il déclaré, ajoutant que les conseils de la CBCP seraient d’ordre moral et non politiques.

Quinze jours auparavant, à l’issue d’une réunion des Local Authorities of Philippines, organisée à Malacanang, le palais présidentiel, le secrétaire général du P. Panlilio avait reçu un sac. Selon la conférence de presse donnée par le gouverneur de Pampanga, le 15 octobre dernier, ce sac contenait 500 000 pesos (près de 7 900 euros), mais l’équipe n’a jamais pensé que ce pouvait être des pots-de-vin, puisqu’ils ont écrit à la présidente, afin de connaître le nom du donateur et la nature du projet pour lequel l’argent devait être alloué.

« Le P. Panlilio a mené une campagne indépendante de tout parti politique, il représente une croisade morale pour une bonne gouvernance. Les opposants à Gloria Macapagal Arroyo sont avides de s’emparer de la figure et des initiatives du P. Panlilio pour leur propre compte, afin de renverser la présidente », a mis en garde l’évêque auxiliaire de San Fernando, tout en exprimant sa confiance envers le P. Panlilio qui ne privilégiera pas les « moyens militants », sans s’assurer préalablement s’il n’existe ou non des tentatives de corruption. S’il s’avère que ces 500 000 pesos sont réellement des pots-de-vin, le prêtre pourra alors étudier les démarches judiciaires qui lui incombent pour rester en règle, a-t-il ajouté.

Le 23 octobre dernier, Joel Reyes, gouverneur de Palawan et porte parole du LPP, The League of Provinces of the Philippines (LPP), un groupe rassemblant plusieurs gouverneurs, déclarait à des journalistes (2) que cet argent provenait des « contributions » des membres du LPP, afin de soutenir les gouverneurs nouvellement élus, dans leur projets de construction. Cet argument « soucie réellement », le P. Panlilio, qui lors d’une réunion, le 24 octobre dernier, a confié: « si l’argent vient réellement d’eux, pourquoi leur a-t-il fallu onze jours pour l’annoncer? »

Si la véritable origine des fonds remis à l’équipe du gouverneur de Pampanga n’est pas encore élucidée, les partis d’opposition à la présidente ont, pour leur part, lancé une nouvelle campagne, le 21 octobre dernier, demandant la démission de la présidente de la République, Gloria Macapagal Arroyo, ainsi que celle du vice-président, Noli de Castro Jr, sénateur et ancien lieutenant de marine, accusé d’avoir fomenté un coup d’Etat manqué en 2003.