Eglises d'Asie

Le congrès « Asian Vocations Today » a souligné le rôle majeur joué par le facteur économique dans la floraison des vocations en Asie

Publié le 18/03/2010




« Le facteur économique a un impact conséquent sur les vocations en Asie, ces dernières provenant essentiellement des milieux pauvres », a déclaré Mgr Orlando Quevedo, archevêque de Cotabato (Philippines) et secrétaire général de la FABC (Federation of Asian Bishops’ Conferences), lors de l’ouverture du congrès « Asian Vocations Today », au Centre de formation pastoral de l’archidiocèse de Bangkok, à Sam Phran. Organisé par Serra International, une association internationale catholique laïque, le colloque a réuni près de 125 évêques, prêtres ou religieuses, en charge des vocations et provenant de 20 pays asiatiques, du 22 au 27 octobre dernier.

« Existerait-il un penchant naturel chez les candidats au sacerdoce ou dans les congrégations religieuses à une ascension économique, sociale et culturelle, à laquelle ils peuvent prétendre en choisissant la vie consacrée ? Quelles en sont les conséquences sur la perception asiatique du sacerdoce ou de la vie religieuse, dans un monde de plus en plus imprégné de valeurs économiques ? », s’est interrogé le secrétaire général de la FABC, en exprimant ses inquiétudes quant au fait, qu’aujourd’hui, choisir la vie consacrée est perçue comme une passerelle pour accéder à la classe moyenne supérieure.

L’émergence d’une culture postmoderne « apparemment sans aucune référence religieuse » ni valeurs morales, mais « fondée sur les dernières tendances ou normes éphémères en vogue » est également un défi pour l’Eglise catholique et les vocations en Asie. Toutefois, a souligné Mgr Quevedo, le fait que la jeunesse asiatique évolue naturellement dans un contexte quotidien pluri-religieux est plutôt de « bon augure pour leur ministère à venir », qu’ils soient appelés à devenir prêtres ou religieux, le revers de la médaille étant que « les bases de la doctrine de la foi catholique ne sont pas correctement assimilées avant leur entrée au séminaire ou dans les couvents ».

Autre défi pour les Eglises catholiques d’Asie : celui de former des jeunes qui ont vécu dans un climat sociopolitique tendu ou conflictuel, et qui de fait, peuvent être profondément marqués par des partis pris. Ces nombreux défis dans un monde de plus en plus mondialisé, matérialiste et laïque ont conduit les Eglises catholiques d’Asie à « faire appel à des méthodes de discernement prenant en compte les aspects psychologiques et médicaux, afin d’aider les jeunes à discerner et à répondre authentiquement à l’appel de Dieu ». Malgré ces nombreux défis, l’Asie a un grand nombre de vocations, et « bien que l’Eglise catholique y soit extrêmement minoritaire, elle fournit  de nombreuses vocations en Amérique et en Europe », continents où les vocations se font rares, note l’archevêque philippin de Cotabato.

Selon l’Annuaire statistique de l’Eglise, édition 2007, l’Asie est le second continent à fournir le plus de vocations sacerdotales et religieuses, après l’Afrique. De 2000 à 2004, le nombre de séminaristes (1) est passé de 26 006 à 29 220, soit une augmentation de plus de 11 % ; de 2000 à 2005, le nombre de religieuses a cru de plus de 14 %, passant de 138 195 en 2000 à 153 472 en 2005). Enfin, en 2000, si l’Asie comptabilisait 43 566 prêtres catholiques (religieux et diocésains), elle en comptait 50 053 en 2005, soit une croissance de plus de 12 %.