Eglises d'Asie

Afin de répondre aux besoins spirituels du monde professionnel en milieu urbain, l’archidiocèse de Séoul a mis en place un important réseau de « postes missionnaires »

Publié le 18/03/2010




Dans le Manuel de pastorale de l’Eglise catholique en Corée, un « poste missionnaire » est défini comme un lieu, inscrit sur le territoire d’une paroisse, où un prêtre se rend régulièrement pour y assurer un service pastoral. Selon l’acception commune, les postes missionnaires sont associés au monde rural, là où les communautés sont éparpillées sur un vaste territoire et où il n’est pas partout possible d’ériger des paroisses ou tout simplement de construire des chapelles. Dans l’immense métropole que constitue la ville de Séoul, le cardinal Nicholas Cheong Jin-suk, archevêque de Séoul, a estimé que de tels « postes missionnaires » étaient adaptés à la pastorale en milieu urbain et son diocèse compte désormais 183 postes missionnaires, situés dans des commissariats de police, des hôpitaux ou bien encore des bureaux.

Responsable du Comité pour la pastorale des policiers, le P. Augustine Kang Hyuck-june précise qu’un poste missionnaire, avant d’être un lieu physique, est formé d’« une communauté de fidèles et d’un prêtre qui les suit et célèbre la messe pour eux ». L’Eucharistie y est généralement célébrée en semaine. « Du fait des contraintes de leur service, les policiers ne peuvent pas participer bien souvent à la messe dominicale dans leurs paroisses de résidence. Par conséquent, avoir la possibilité de recevoir les sacrements sur leur lieu de travail peut les aider à mieux vivre leur foi et contribue à bâtir des communautés catholiques vivantes », explique le prêtre, qui ajoute que 38 de ces postes missionnaires fonctionnent désormais dans des commissariats de Séoul ou d’autres institutions de la police métropolitaine. Si le P. Kang est le seul prêtre spécialement attaché à ce ministère auprès de la police, environ 40 autres prêtres, liés à telle ou telle paroisse, se rendent dans ces postes missionnaires situés dans des locaux de la police pour y célébrer la messe.

C’est en janvier 2006 que le cardinal Cheong Jin-suk a formalisé cette pastorale en milieu urbain et a choisi l’appellation de « postes missionnaires » pour ces lieux de mission au plus près du monde du travail. Avant cette date, l’archidiocèse ne comptait que deux postes missionnaires, au sens traditionnel du terme, qui, depuis, ont été transformés en paroisses. L’idée d’une pastorale adaptée à la vie professionnelle en milieu urbain remonte cependant à 1993 et à la création d’un Bureau pour le ministère pastoral sur les lieux de travail. Responsable de ce Bureau, le P. Gregory Choi Soo-ho explique que la définition de ces postes missionnaires est inévitablement assez large. Dans bien des cas, les communautés de foi qui rassemblent des employés de bureau n’ont pas de lieux spécifiques pour se réunir. Ainsi, elles ne disposent pas de chapelles, mais « elles se réunissent pour célébrer la messe sur leurs lieux de travail, que ce soit dans une salle de conférence, un auditorium ou un espace équivalent ».

Aux prêtres qui assistent les communautés catholiques dans ces postes missionnaires, il est demandé une présence régulière, pour un ministère d’écoute, de catéchisme, d’accompagnement spirituel et d’enseignement aux catéchumènes. De plus, une messe est célébrée tous les vendredis, à l’heure du déjeuner, à la cathédrale Myeongdong, et les membres de ces communautés sont invités à s’y rendre.

Pour une population d’environ dix millions d’habitants, Séoul compte 1,3 million de catholiques (chiffres de 2006 de l’archidiocèse), servis par 955 prêtres.