Eglises d'Asie – Vietnam
Kontum : l’école Cuénot et l’association des catéchistes fêtent leur centenaire
Publié le 18/03/2010
Voilà en effet 100 ans que Mgr Damien Grangeon inaugurait l’école Cuénot. A cette date, l’idée d’une formation spéciale donnée à de jeunes Montagnards destinés à évangéliser leurs frères était déjà dans l’air depuis un certain temps. Elle se concrétisa en 1908 par la construction de l’établissement, confié au P. Martial Janin. On peut considérer que c’est en même temps la date de la naissance de la famille des Yao Phu, « une institution admirable inspirée par l’Esprit Saint », selon les paroles de l’évêque. Le règlement des catéchistes de Kontum, publié en 1915, exprime ainsi l’intention des missionnaires : « Nous avons fondé l’école Cuénot dans le but de former des jeunes gens des peuples Jarai, Bahnar, Sedang, pour qu’ils connaissent le Seigneur mieux que les autres et que, dès leur sortie de l’école, nous puissions nous reposer sur eux afin qu’ils nous aident à aller prêcher l’Evangile aux peuples Jarai, Bahnar, Sedang…. » (1).
Le programme des études y était particulièrement long et complet. Les candidats y entraient très jeunes et y poursuivaient les trois cycles du programme secondaire, au total, une dizaine d’années. Mais il ne s’agissait là que d’une première formation scolaire. Au sortir de l’école, la formation se poursuivait dans la pratique et l’ancien élève de l’école passait successivement par plusieurs étapes (chacune durait trois ans). D’abord catéchiste stagiaire, il devenait ensuite catéchiste de seconde classe, puis de première classe, avant de devenir catéchiste à part entière (Bok Thây Yao Phu). Selon Mgr Oanh, cette pédagogie particulière a porté des fruits abondants, en permettant l’éclosion d’éminentes personnalités entièrement dévouées au service des communautés catholiques. Ce service a été particulièrement précieux au cours des 35 dernières années, lorsque les prêtres ne pouvaient plus se déplacer et étaient absents de nombreuses zones du diocèse. Jamais comme durant cette période, les catéchistes n’ont été autant appréciés des communautés chrétiennes. « Ils ont traversé sans faiblir les tempêtes de l’histoire », a souligné l’évêque, et « ils sont devenus les points d’appui spirituel de leurs frères ».
Après cette évocation historique de la famille des catéchistes, l’évêque de Kontum a proposé aux prêtres, aux catéchistes et à toute la communauté chrétienne un certain nombre de tâches à accomplir au cours de cette année sainte. En premier lieu, il a recommandé à tous d’approfondir encore davantage la connaissance des cultures des diverses ethnies locales afin de pouvoir enraciner l’Evangile le plus profondément possible. Il a encouragé également les catholiques montagnards à rester vigilants devant certaines tentations, comme, par exemple, celle de l’alcool. Il a encouragé aussi les familles à faciliter la scolarisation de tous leurs enfants sans exception. Enfin s’adressant plus directement aux catéchistes, il a souhaité que ceux-ci ne cessent de poursuivre leur formation et qu’ils intensifient leur enthousiasme pour la propagation de l’Evangile.
L’année sainte a été inaugurée par un grand rassemblement qui a réuni à Kontum tous les catéchistes du diocèse pendant trois jours, du 12 au 14 novembre. Un jour entier avait été consacré à évoquer la mémoire des anciens missionnaires à l’origine de l’association des catéchistes de Kontum.