Eglises d'Asie

Condamnée à mort au Koweït, une Philippine, employée de maison, a vu sa peine commuée en prison à vie

Publié le 18/03/2010




Le 9 décembre dernier, après que la présidente des Philippines eut rencontré son homologue koweïtien et évoqué avec lui la condamnation à mort d’une employée de maison philippine, inculpée du meurtre de son employeuse koweïtienne suite aux maltraitances subies, le porte-parole de la présidence de l’archipel a annoncé que la peine capitale de Marilou Ranario (1) avait été commuée en peine de prison à vie.

« Je rends grâce à Dieu, car nous avons au moins sauvé de la mort notre concitoyenne », a déclaré à Radio Veritas Mgr Angel Lagdameo, archevêque de Jaro et président de la Conférence épiscopale des Philippines (CBCP), au lendemain de l’annonce officielle. « En cette journée mondiale des droits de l’homme, nous prions et nous nous associons à toutes les personnes victimes des violations des droits de l’homme », y compris « celles qui sont injustement condamnées ».

Mgr Ramon Arguelles, ancien président de la Commission épiscopale pour les migrants et les gens du voyage, également interviewé par Radio Veritas, a quant à lui invité les fidèles à « continuer de prier pour Marilou – dans l’espoir qu’elle puisse un jour être libérée et autorisée à rentrer dans son pays – ainsi que pour tous les compatriotes qui ont commis des crimes, du fait des conditions d’esclavage dans lequel on les maintient ».

Selon le porte-parole de la présidence des Philippines, les cinq avocats koweïtiens, recrutés par le gouvernement philippin, ont défendu la cause de l’employée de maison, en arguant du fait que, si cette dernière en était arrivée à poignarder son employeuse, c’est parce qu’elle souffrait de « paranoïa » provoquée par les « maltraitances physiques et psychologiques » qu’elle endurait quotidiennement.

La Commission pour les migrants et les gens du voyage de la CBCP a, par ailleurs, rappelé au gouvernement philippin que l’objectif d’envoyer, chaque année, un million de Philippins travailler à l’étranger, ne doit être perçu que comme une alternative aux problèmes cruciaux qui minent la société philippine, à savoir le chômage et la pauvreté. Afin d’éviter les cas trop fréquents de maltraitance et d’exploitations des migrants philippins, « il est du devoir du gouvernement de signer des accords avec les pays d’accueil au sujet des droits des travailleurs et de leur protection sociale », ont conclu les évêques.