Eglises d'Asie

Des responsables de l’Eglise catholique se sont réunis pour définir de nouvelles approches pastorales mieux adaptées à la mentalité de la société coréenne contemporaine

Publié le 18/03/2010




Le 27 novembre dernier, à la cathédrale Myoengdong de Séoul, près de 150 prêtres, religieuses et laïcs se sont réunis pour un séminaire visant à définir de nouvelles approches pastorales, compte tenu des bouleversements vécus au sein de la société coréenne depuis le développement des hautes technologies.

« Aujourd’hui, les technologies de l’information sont omniprésentes dans tous les domaines de la vie humaine – l’économie, la politique, la société, l’éducation, la culture, le travail et les loisirs. Il n’y a pas de raison pour qu’elles n’apportent pas aussi des changements considérables dans l’environne-ment pastoral de l’Eglise », a déclaré le P. Francis Oh Kyeng-whan, professeur à l’Université catholique d’Incheon.

En effet, les révolutions technologiques de ces dix dernières années ont provoqué de profonds changements de mentalité chez les Coréens, qui, de plus en plus, délaissent les coutumes ancestrales et les traditions familiales, pour privilégier une vision plus individualiste et « virtuelle » de la vie. Afin de pallier cette tendance, l’Eglise catholique se doit de définir une nouvelle approche pastorale qui vienne répondre au vide et à la dépendance créés par ces nouvelles technologies.

La Corée du Sud, qui culmine au palmarès des pays les plus avancés d’un point de vue technologique, est en tête du classement des pays les plus équipés en connexion Internet à haut débit. Neuf foyers sur dix sont reliés en haut débit à la Toile. Les jeux en ligne sont devenus un véritable sport national et la vie sociale des jeunes se résument bien souvent à des contacts virtuels depuis leur écran, que ce soit depuis chez eux ou un cybercafé.

Selon les estimations de Peter Pak Jong-taik, chercheur au Research Center for Integral Pastoral Ministry de l’archidiocèse de Séoul, en 2020, les catholiques représenteront 13 % des 49 millions d’habitants de la Corée du Sud. Avec l’allongement de la durée de vie, 25 % des catholiques seront âgés de plus de 60 ans, et seulement 9 % d’entre eux auront moins de 20 ans. En 2006, les catholiques non pratiquants auront, quant à eux, atteint 42,8 %, contre 36,7 % du nombre total des baptisés et, bien que l’Eglise catholique continuera, jusqu’à 2020, à croître numériquement, la baisse du nombre des fidèles à la messe dominicale sera plus forte que cette progression, devenant, à terme, un problème majeur pour l’Eglise catholique de Corée de Sud.

Pour le P. Peter Kim Jung-yong, théologien et professeur à l’Université catholique de Gwangju, il est nécessaire que le rôle traditionnel des paroisses soit réétudié en fonction des besoins spirituels actuels des paroissiens. « Les paroisses doivent devenir les réservoirs des croyants, qui viendront y puiser à la source, grâce notamment à de nouveaux instruments de communications », a-t-il indiqué.

Selon les statistiques de la Conférence épiscopale de Corée, en 2006, le pays du matin calme comptait 4,7 millions de catholiques, soit 9,6 % de ses 49,6 millions d’habitants.