Eglises d'Asie

Jharkhand : des hommes politiques demandent à l’Eglise catholique de continuer à œuvrer pour le développement économique et social des femmes

Publié le 18/03/2010




« Je n’ai aucun doute sur le fait que le gouvernement et l’Eglise puissent travailler ensemble pour le développement économique et social des femmes. » Tels ont été les propos de Madhu Koda, ministre-président de l’Etat du Jharkhand (1), présent à la dernière assemblée plénière du CCI (Catholic Council of India). Organisée du 1er au 3 décembre dernier, à Ranchi, cette rencontre a réuni 300 représentants des 160 diocèses catholiques en Inde autour du thème : « Femmes et développement dans l’Eglise et la société ». A cette occasion, Oscar Fernandes, ministre fédéral du Travail et de l’Emploi, a demandé à l’Eglise catholique de soutenir les projets de l’Etat en la matière, en continuant à dispenser une éducation aux populations les plus pauvres.

Louant le « rôle considérable » joué depuis plus d’un siècle par l’Eglise dans le développement économique et social des peuples aborigènes et autres groupes ethniques de la région, Madhu Koda, lui-même aborigène, a « remercié nos prêtres et nos religieuses qui ont réalisé un travail formidable dans les villages les plus reculés », particulièrement auprès des femmes, en leur procurant une éducation, des soins et des activités sociales. Il a  promis que son gouvernement tiendrait compte, dans ses projets de développement pour les femmes, des recommandations du CCI.

Le ministre-président a également appelé les catholiques à lutter contre les chasses aux sorcières et autres pratiques superstitieuses, qui deviennent un problème majeur dans l’Etat du Jharkhand. « Chaque jour, a-t-il indiqué, au moins deux femmes sont torturées et tuées suite à des accusations de sorcellerie, et parfois toute leur famille est massacrée. » Selon Madhu Koda, ce type d’incidents est lié à l’analphabétisme et aux croyances superstitieuses au sein des populations peu éduquées, et l’Eglise, qui dispose « d’un meilleur réseau » d’institutions éducatives et de dispensaires – ainsi que de l’aura des prêtres, respectés par les populations locales –, est mieux à même de pouvoir lutter contre ce fléau et d’œuvrer pour le développement et la dignité des femmes que le gouvernement.

Pour Virginia Saldanha, secrétaire du Bureau pour les laïcs et la famille de la FABC (Federation of Asian Bishops’ Conferences), l’Eglise doit aujourd’hui promouvoir activement l’égalité hommes-fem-mes à l’intérieur de ses propres structures, en consentant à donner davantage de responsabilités aux femmes, notamment au sein de ses associations caritatives en permettant « une représentation équitable » des femmes dans l’Eglise. « Le monde ne peut progresser que si les hommes et les femmes se complètent mutuellement dans les organes décisionnels, que ce soit en politique ou dans tout autre domaine, et ce manque de complémentarité, par le passé, a déjà énormément fait souffrir le monde », a-t-elle déclaré devant l’assemblée.