Eglises d'Asie – Divers Horizons
Le ministère cambodgien des Cultes et le Bureau vietnamien des Affaires religieuses ont signé un accord de collaboration en matière religieuse
Publié le 18/03/2010
Cet accord précise en premier lieu que les deux organismes gouvernementaux continueront de maintenir leurs liens de collaboration dans le domaine de la gestion des religions, sur un pied d’égalité, dans le respect mutuel, pour la paix, l’amitié et la prospérité des deux nations. Les deux parties se promettent soutien et assistance sur le plan spirituel, matériel et technique pour contribuer à élever l’efficacité des activités des deux services. Le mémorandum prévoit aussi le renforcement des échanges de délégations, de documents et études religieuses.
Alors qu’il recevait le responsable vietnamien des Affaires religieuses, le Vice-Premier ministre du Cambodge a rappelé que le Vietnam avait aidé le peuple cambodgien à renverser le régime des Khmers rouges, un régime qui avait éliminé les religions, l’ensemble du clergé ainsi que les pagodes. Aujourd’hui, a-t-il ajouté, les religions sont prospères et se développent au rythme de la société. Il s’est également réjoui de la collaboration et de la bonne entente existant aujourd’hui entre les deux organismes chargés des affaires religieuses au Vietnam et au Cambodge.
Cette collaboration vient de s’exercer récemment dans une affaire délicate, sinon trouble. A la fin du mois de juin 2007, un religieux bouddhiste d’origine khmère Krom (appartenant à la population khmère vivant au sud-ouest du Vietnam) a subitement disparu de sa pagode du Cambodge (2). On soupçonna vite qu’il avait été transporté au Vietnam par la police cambodgienne. Les soupçons furent confirmés, le 9 novembre dernier, lorsque les médias vietnamiens informèrent que le religieux avait comparu la veille devant un tribunal de la province d’An Giang et y avait été condamné à un an de prison pour sabotage de la politique d’union nationale.
En 2002, une autre affaire du même type avait eu lieu au Cambodge. Fuyant les tracasseries de la police vietnamienne, le religieux bouddhiste, Thich Tri Luc, s’était réfugié au Cambodge, où il avait obtenu, auprès du Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU, à Phnom Penh, le statut de réfugié. Le 25 juillet, il avait été enlevé par la police vietnamienne et ramené de force au Vietnam ou il avait été emprisonné en secret à Hô Chi Minh-Ville. Au mois de mars 2004, il avait été jugé et condamné à 20 mois de prison. A sa libération, il s’expatria en Suède (3).Durant les trois jours qui ont suivi la signature du mémorandum, le responsable vietnamien des Affaires religieuses est allé rendre visite à divers membres de la hiérarchie bouddhiste et a effectué un certain nombre d’autres rencontres non précisées.