Eglises d'Asie – Taiwan
Par le biais d’une pièce de théâtre, les sœurs du Bon Pasteur sensibilisent les familles sur les violences domestiques
Publié le 18/03/2010
Une manière aussi pour les sœurs de fêter leurs vingt ans de présence à Taiwan, la fondation du premier de leurs centres d’aides et d’assistance aux femmes et aux enfants, et de commémorer le dixième anniversaire de la loi de prévention contre les violences domestiques, votée en 1997.
Sœur Therese Thong Jing-lian, directrice des services sociaux de la congrégation, a confié à l’agence Ucanews que cette pièce relate tous les moments clefs de l’expérience douloureuse et des violences domestiques que Kui-lien a vécus, une jeune femme que les autorités publiques avaient dirigée vers son centre d’entraide, il y a 13 ans. Les services caritatifs des sœurs du Bon Pasteur, qui aujourd’hui, à Taiwan, comptent 29 centres pour les femmes et les enfants battus, violés ou abandonnés, poursuivent leurs efforts sans relâche pour faire connaître les droits des victimes. A l’époque où Kui-lien a été frappée par son mari, aucune loi de protection pour les femmes et les enfants victimes de violences n’existait. L’histoire de cette femme a été un catalyseur de changement, explique Sr Thong Jing-lian.
Depuis dix ans, des nombreuses mesures législatives et préventives ont été prises. En 1997, une proposition de loi a été rédigée par les législateurs taiwanais et l’année suivante, elle devenait la Loi de prévention contre les violences domestiques. A l’époque, d’autres mesures, notamment préventives, ont été mis en place, telles des campagnes obligatoires de sensibilisation dans les écoles sur les violences domestiques et les droits des victimes. Dans la plupart des cas, les deuxièmes victimes sont les enfants, traumatisés de voir leur père frapper leur mère. En mars 2007, un amendement relatif aux sanctions judiciaires encourues par les auteurs de violences domestiques a été voté.
Selon Alicia Su Jia-hui, responsable des services caritatifs des sœurs du Bon Pasteur, la Loi de prévention contre les violences domestiques est en train de permettre un changement de mentalité chez les Chinois, pour qui, selon l’adage traditionnel, « la loi n’entre pas dans le cercle familial ». Un autre dicton affirme : « Un bon juge trouve difficile de trancher des affaires de familles ». Pour Huang Hsin-hsien, avocat, si certains font désormais davantage appel à la justice pour lutter contre les violences à la maison, d’autres « continuent néanmoins de tolérer de telles situations » et refusent d’envisager le divorce ou la séparation, mettant en avant « le bien de leurs enfants ». Des enfants qui seront susceptibles de devenir, à leur tour, violents vis-à-vis de leur femme ou de leurs enfants, selon Huang Hsin-hsien, pour qui « la violence domestique n’est pas une affaire de famille, mais bel et bien un crime ».
Après chaque représentation de la pièce de théâtre, des entretiens avec des médecins, des juristes, des travailleurs sociaux et des membres de la police ont été organisés. Un partage des expériences des participants était également prévu, afin de définir de nouveaux moyens à mettre en place et ainsi mieux aider les mères et leurs enfants à sortir de telles situations de violences.