Eglises d'Asie

L’Eglise catholique met en place des mesures concrètes pour sensibiliser les jeunes et les familles aux valeurs de la vie

Publié le 18/03/2010




Dans un pays essentiellement catholique (1), l’Eglise a décidé d’agir contre les comportements qui fragilisent la cellule familiale et qui vont à l’encontre du respect de la vie. Les 6 et 7 décembre derniers, les deux diocèses de l’Eglise catholique au Timor-Oriental, les diocèses de Dili et Baucau, ont organisé un atelier commun de travail auquel ont participé cinquante catholiques engagés, afin de définir des mesures concrètes en vue de protéger le mariage et la famille.

Le P. Jesus Reynaldo A. Roda, membre de la congrégation des Oblats de Marie Immaculée (OMI), était actif à Tabawan depuis une dizaine d’années. Curé de la paroisse de Notre-Dame du Très Saint Rosaire, il se trouvait dans une petite chapelle du village de Likud Tabawan, le 15 janvier au soir. Selon le P. Ramon Bernabe, provincial des OMI pour le sud philippin, le P. Roda « priait dans la chapelle, comme il avait l’habitude de le faire chaque jour à ce moment de la soirée, quand des hommes en armes ont fait irruption et ont tenté de le kidnapper. Il a résisté, s’est défendu et, selon un témoin, a clairement dit qu’il préférait être tué sur place plutôt que d’être emmené. Le P. Roda a été battu, traîné devant la chapelle puis abattu d’une balle de revolver, tirée en pleine tête. Les hommes en armes ont ensuite pris quelques objets dans le bureau du prêtre, avant de s’enfuir en prenant en otage avec eux un enseignant de l’école Notre-Dame de Tabawan qui se trouvait sur les lieux ». L’identité de l’enseignant n’est pas connue à ce jour.

 

Pour le P. Bernabe, l’assassinat du P. Roda est « incompréhensible ». Ces derniers temps, il était très impliqué dans des initiatives de développement à Tabawan, fédérant des fonds privés et publics pour soutenir des actions dans le domaine éducatif. « Je demande vos prières pour le repos de son âme, pour le soutien de sa famille et des habitants de Tabawan qu’il aimait tant », écrit encore le P. Bernabe.

 

L’ile de Tabawan se trouve à environ huit heures de bateau de la capitale provinciale, Bongao. La province de Tawi-Tawi a été marquée, ces dernières années, par des tensions épisodiques entre musulmans et chrétiens. En 1997, l’évêque du lieu, Mgr De Jesus, OMI, a été abattu sur les marches de sa cathédrale. En 2000, un prêtre catholique a été pris pour cible pour une tentative d’enlèvement ; il avait résisté, avait été blessé par balle mais avait survécu. Le 28 décembre 2000, un autre prêtre, le P. Benjamin Inocencio a été abattu d’une balle en pleine tête à Jolo, devant la cathédrale. Dans la région, le dernier prêtre à avoir été enlevé est le P. Giancarlo Bossi, PIME : enlevé le 10 juin 2007, il a été libéré après 39 jours de captivité ; l’incident s’est produit dans la province de Zamboanga del Norte, sur l’île de Mindanao.