Eglises d'Asie

Mindanao : deux jeunes prêtres catholiques sont envoyés en mission dans une région troublée par des tensions interethniques

Publié le 18/03/2010




A l’extrême sud-ouest de Mindanao, sur l’île de Basilan, Mgr Martin Jumoad, préfet apostolique d’Isabela (1), a envoyé en mission deux jeunes prêtres catholiques, ordonnés en octobre dernier, dans une région troublée par des tensions interethniques entre musulmans, afin que les catholiques, isolés spirituellement, soient de nouveau entourés d’un pasteur dans leur quotidien difficile.

A l’extrême sud-ouest de Mindanao, sur l’île de Basilan, Mgr Martin Jumoad, préfet apostolique d’Isabela (1), a envoyé en mission deux jeunes prêtres catholiques, ordonnés en octobre dernier, dans une région troublée par des tensions interethniques entre musulmans, afin que les catholiques, isolés spirituellement, soient de nouveau entourés d’un pasteur dans leur quotidien difficile.

 

Pendant des mois, aucun prêtre n’a visité le village de Mangal, où vivent près de 300 catholiques. « Cela fait longtemps que les catholiques de Mangal demandent à l’évêque de leur envoyer un prêtre. Je suis heureux d’aller là où des frères se languissent du Christ », a déclaré le P. Euclid Balos-balos, un des deux jeunes prêtres en question. Avant son arrivée, les fidèles se réunissaient dans leur chapelle lors des assemblées dominicales. Un paroissien était chargé de ramener les hosties consacrées de la paroisse la plus proche, afin que les fidèles puissent continuer à vivre de l’Eucharistie, malgré l’absence de prêtre.

 

Depuis l’installation du P. Balos-balos, les catholiques de Mangal peuvent enfin bénéficier de la messe dans leur paroisse. Pendant les trois premières semaines de son ministère, le jeune curé est allé à la rencontre de tous ses paroissiens pour témoigner de la proximité de leur évêque envers les familles de Mangal, affectées par les conflits opposant les ethnies Tausug et Yakan, musulmanes (2). « Les catholiques et les musulmans de Mangal vivent en bon terme et travaillent ensemble », a précisé le jeune prêtre, qui, en décembre dernier, a également préparé les enfants à la confirmation, les catéchistes de la paroisse voisine de Tumahubong ne pouvant se rendre à Mangal, du fait de l’insécurité régnant sur les routes (3).

 

« Je n’ai pas peur, j’ai dit à mon évêque que je m’en remettais à Dieu », a raconté le P. Balos-balos (2). En revanche, pour le P. Joel Silagpo, récemment ordonné, son affectation en milieu risqué n’a pas été évidente, car il aurait préféré servir dans une région plus paisible. « J’ai dit à nos jeunes prêtres que nous devions servir nos fidèles quel que soit l’endroit où ils vivent, même les plus risqués. Nous n’avons pas été ordonnés pour travailler et servir uniquement dans des lieux sûrs », a affirmé le prélat d’Isabela.