Eglises d'Asie

Un forum pour impliquer les laïcs catholiques dans la lutte contre les disparités sociales

Publié le 18/03/2010




Le 27 décembre dernier, au Centre catholique de Séoul, le Conseil apostolique des laïcs catholiques de Corée du Sud (CLAK, Catholic Lay Apostolate Council of Korea) a organisé un forum social qui a rassemblé une centaine de laïcs catholiques, en l’honneur du 40e anniversaire de l’encyclique du pape Paul VI sur le développement des peuples, Populorum Progressio. Son objet était d’apporter des instruments permettant de lutter contre le problème de la pauvreté en suivant l’enseignement de l’Eglise catholique et en dialoguant avec des experts provenant de l’Eglise et d’ailleurs.

« Le rôle de l’Eglise ne se limite pas aux œuvres caritatives, mais concerne tous les efforts entrepris en vue de constituer une société inspirée de la doctrine sociale de l’Eglise », a déclaré Cho Eun-sang, chercheur au Korea Research Institute for Vocational Education and Training, lors de son intervention. Le chercheur a également rappelé que le système socio-économique actuel, qui n’assure pas un partage équitable des richesses, a creusé l’écart de niveau de vie entre les riches et les pauvres de la société coréenne. Selon le quotidien coréen, Hankyoreh (1), cet écart est le principal problème à résoudre aujourd’hui en Corée.

 

Des statistiques confirment la tendance à une certaine polarisation de la société, qui va de pair avec une contraction des classes moyennes et une augmentation du nombre des travailleurs pauvres ou précaires, les jeunes, souvent diplômés (1), et les personnes âgées étant les plus touchés. L’anxiété générale face à la question sociale n’a pas échappé aux politiques, notamment lors de la campagne pour les présidentielles, fin 2007, puisque, cette fois-ci, les débats ont essentiellement portés sur les questions économiques et sociales au lieu de se focaliser sur les relations internationales, notamment sur la question nord-coréenne.

 

Selon Cho Eun-sang, pour réduire ces disparités, l’Eglise se doit de dispenser une éducation et d’organiser des formations permanentes qui permettront aux Coréens de mieux s’adapter aux exigences économiques d’une société qui fait une place toujours plus grande aux hautes technologies. De plus, a-t-il précisé, le but du développement socio-économique n’est pas uniquement la croissance mais l’amélioration de la qualité de vie des personnes, construite sur les valeurs de solidarité et de confiance réciproque entre « ceux qui ont » et « ceux qui n’ont pas ».