Eglises d'Asie

Les évêques catholiques invitent les fidèles à placer l’intérêt général au-dessus des intérêts particuliers

Publié le 18/03/2010




Le 27 janvier dernier, dans leur déclaration commune intitulée « Convertissons-nous et croyons à l’Evangile » qui a clôturé la 96ème assemblée plénière de la CBCP (Catholic Bishops’ Conference of the Philippines), les évêques catholiques ont pressé les fidèles de « placer l’intérêt général au-dessus de leurs intérêts particuliers ». Selon eux, ce n’est pas en changeant de gouvernement que le pays sortira du marasme politico-économique dans lequel il se débat depuis des années, mais plutôt en œuvrant davantage pour le bien commun.

Ces propos sonnent comme une réponse donnée à différents groupes de la société civile militant pour la démission de la présidente de la République et qui, avant la dernière assemblée de la CBCP, ont tenu à rencontrer des évêques pour leur demander leur soutien dans cette démarche politique et obtenir ainsi l’appui de la CBCP. Si des opinions diverses ont pu s’exprimer au sein de l’épiscopat, les évêques se sont néanmoins accordés sur le fait de ne pas prendre position, refusant de renouer avec le rôle de l’Eglise catholique et de l’emblématique figure du cardinal Sin, qui, lors des manifestations « People Power » de 1986 et de 2001, avait joué un rôle crucial dans la chute des chefs de l’Etat de l’époque (1).

Dans leur communiqué, les évêques catholiques ont rappelé les problèmes structurels qui minent la société philippine depuis des décennies – corruption endémique, meurtres extrajudiciaires, réforme agraire, réforme du système électoral, oligarchies politiques et économiques, problèmes environnementaux. « Une conscience véritable fait cruellement défaut dans notre société. Nous devons avant tout réaliser que nous contribuons tous au malaise général en favorisant nos intérêts personnels, en nous désintéressant de l’avenir de notre pays, du fait de notre apathie et de notre immobilisme, ce qui nous incite à voter pour des personnalités politiques pour lesquelles nous ne devrions pas voter. (…) Nous attendons des engagements plus forts et des réponses plus sages de la part des fidèles en matière de responsabilité civile et de bonne gouvernance, éclairées par la lumière de l’Evangile et de la doctrine sociale de l’Eglise », ont-ils indiqué.