Eglises d'Asie

Les évêques catholiques élaborent un plan d’actions pour lutter contre les violences antichrétiennes

Publié le 18/03/2010




Réunis en assemblée plénière, du 13 au 20 février dernier, à Jamshedpur, dans l’Etat du Jharkhand, les évêques de l’Eglise catholique en Inde ont consacré deux de leurs sessions aux violences antichrétiennes commises ces derniers temps dans le pays. Ils ont proposé d’élaborer un plan de coordination des actions sociales et politiques de l’Eglise, afin de contrer la recrudescence de ces violences.

Ce plan prévoit notamment que l’Eglise formule et diffuse ses prises de position par le biais des médias. D’autres propositions ont été suggérées, telles la possibilité de faire pression sur les hommes politiques ou les responsables de la société civile, y compris au plan international. La création d’équipes de coordination régionales et nationales ainsi que la formation du personnel ont également été évoquées.

On se souvient de la vague de violences perpétrées par des extrémistes hindous en Orissa, dans le district de Kandhamal, lors des fêtes de Noël dernier (1). Selon le cardinal Telesphore Toppo, archevêque de Ranchi et ancien président de la Conférence épiscopale (CBCI) (2), qui s’était rendu à Kandhamal après les attaques, les extrémistes hindous ont « pillé tout ce qu’ils pouvaient dans les habitations des chrétiens et, lorsqu’ils n’ont pas pu emporter les biens, ils les ont réunis pour les brûler », attaques massives qu’il a qualifié de « diaboliques ».

Pour Mgr Raphaël Cheenath, archevêque de Cuttack-Bhubaneswar, qui est intervenu pendant ces sessions pour décrire la situation de son diocèse après les attaques, l’Eglise, en trois jours et demi de violences, a perdu tout ce qu’elle avait construit à Kandhamal pendant plus d’un siècle. Le 23 décembre dernier, un pasteur protestant a été tondu de force et, pendant cette période de troubles, aucune force de police n’a été déployée sur les lieux. « Soyons vigilants, aujourd’hui c’est l’Orissa, demain ce peut être ailleurs », a-t-il prévenu en invitant les évêques à ne pas traiter les attaques antichrétiennes de manière isolée mais à coordonner leurs actions aux échelles régionales et nationales, appel qui semble avoir été entendu. « Un diocèse attaqué ou une congrégation religieuse ne peut pas lutter seul contre des fondamentalistes », a-t-il précisé, ajoutant qu’il regrettait que l’Eglise en Inde souffre d’un « trop grande nombre de diocèses », de divisions régionales, linguistiques et de querelles de rites.