Eglises d'Asie

Un protestant cherche à élargir l’offre d’ouvrages chrétiens en langue mongole

Publié le 18/03/2010




Face à la difficulté à se procurer des livres chrétiens en langue mongole, un Mongol converti au protestantisme en 1997 s’est lancé dans la distribution ainsi que l’édition d’ouvrages chrétiens en mongol. Fondée en mai 2007, son entreprise, Channel of Blessing, a créé un site Internet (www.blessing.mn) en décembre 2007 ; rédigé en mongol, en anglais et en coréen – car nombre de missionnaires dans le pays sont anglophones ou viennent de Corée du Sud –, le catalogue compte une centaine de titres.

Le fondateur de l’entreprise, Purev-Erdene, ancien ingénieur, marié et père de deux enfants, estime qu’il y a environ 40 000 chrétiens en Mongolie. Très majoritairement protestante (1), cette communauté croît, mais elle est dispersée, formée le plus souvent de personnes d’origine sociale modeste et ne peut trouver d’ouvrages chrétiens qu’à Oulan-Bator, dans deux librairies. Face à ce vide, « j’ai rendu visite à quasiment tous ceux qui, en Mongolie, publient des livres chrétiens », rapporte-t-il. « Et, si la plupart étaient attachés à leur travail d’éditeur, très peu se souciaient de la diffusion de leurs ouvrages ».

Purev-Erdene a recensé au total environ 300 ouvrages chrétiens publiés en langue mongole au cours des quinze dernières années. Mais la plupart étant épuisés, son catalogue n’affiche qu’une centaine de titres de 35 éditeurs (25 ONG et dix Eglises), déplore-t-il. Channel of Blessing est ainsi devenu éditeur avec l’idée de créer une entreprise pérenne. « Le plus souvent, les Eglises ou les ONG publient des ouvrages au titre de leur activité missionnaire. Elles utilisent pour cela des fonds venus de l’étranger et ne cherchent pas à faire de profit. Elles donnent les livres aux chrétiens sans se soucier de proposer une offre durable. »

A ce jour, l’entreprise n’est pas bénéficiaire et Purev-Erdene ne cache pas qu’elle reçoit le soutien d’amis mongols expatriés en Corée ou en Europe. Il voit là un marché, car les Mongols expatriés ressentent le mal du pays et sont heureux de trouver sur Internet des livres chrétiens en mongol. Ma démarche, confie-t-il, a plus à voir « avec une mission qu’avec une entreprise lucrative ».