Eglises d'Asie

Karnataka : à l’appel de la Conférence épiscopale catholique, l’archidiocèse de Bangalore prend des mesures pour promouvoir la dignité des femmes

Publié le 18/03/2010




Dans l’Etat du Karnataka, l’archidiocèse de Bangalore a pris des mesures concrètes en faveur de la dignité des femmes, s’inscrivant ainsi à la suite de l’appel lancé par la CBCI (Catholic Bishops’ Conference of India). Lors de leur dernière assemblée plénière, en février dernier, les évêques indiens ont en effet décidé de faire de cette cause une priorité (1). Le 14 mars dernier, une marche réunissant plus de 5 000 femmes de différentes religions a ainsi été organisée dans les rues de Bangalore. Elle s’est terminée par l’engagement personnel des participantes à lutter contre l’avortement, l’infanticide envers les fillettes et l’usage de la dot.

Mgr Bernard Moras, archevêque de Bangalore, a tenu à ce que ce soit une femme qui soit témoin des serments prononcés, car « le développement économique et social des femmes doit être initiée par elles ». Sœur Nancy Lobo, coordinatrice diocésaine pour le développement des femmes, s’est vue attribuée ce rôle. « Nous nous engageons personnellement à ne pas avoir recours à des échographies permettant de déterminer le sexe des fœtus, à ne pas pratiquer l’avortement, l’infanticide féminin ou toute autre mesure violente à l’encontre d’un fœtus », pouvait-on entendre lorsque les serments ont été prononcés.

Les femmes se sont également engagées à ne pas faire usage de la dot « sous quelque forme que ce soit » afin de mettre fin à cette coutume dans leur propre famille ; à élever leurs enfants – filles et garçons confondus – sans discrimination liée à l’appartenance des sexes ; et à s’opposer à toute forme d’injustice ou de violence exercée à l’encontre des femmes.

Mgr Moras a invité les associations à s’engager auprès des femmes issues des plus basses castes et des populations aborigènes, afin de les aider socialement et économiquement à sortir de la misère. Interviewé par l’agence Ucanews quelques jours après la manifestation (2), l’archevêque de Bangalore a ajouté qu’il y avait également urgence au Karnataka à lutter contre le trafic d’êtres humains, dont les femmes et les enfants sont les premières victimes, et à fournir une assistance juridique aux femmes en détresse.

Pour Sr Lobo, « les femmes doivent tout d’abord pouvoir exprimer leur dignité personnelle avant de lutter pour leurs droits dans la société ». Ainsi, 900 femmes présentes lors de la marche du 14 mars appartiennent à des groupes locaux d’entraides féminines, mis en place par l’archidiocèse de Bangalore dans six districts. Ces groupes comptabilisent au total 18 000 membres, la plupart de ces femmes n’étant pas de religion chrétienne.

Selon Donna Fernandes, assistante sociale, trois décès par jour, à Bangalore, sont liés à des problèmes de dot, les femmes dont la famille n’est pas en mesure de payer la dot ayant fréquemment à subir les violences de leur belle-famille. Lorsque ces violences vont jusqu’à provoquer la mort, le meurtre est le plus souvent masqué sous couvert d’un accident domestique (3).