Eglises d'Asie

Le grand séminaire de Nha Trang est autorisé à recruter des candidats chaque année et n’est plus astreint au numerus clausus

Publié le 18/03/2010




Désormais, trois des sept grands séminaires fonctionnant actuellement en activité au Vietnam ont obtenu du gouvernement l’autorisation de procéder à un recrutement annuel d’étudiants. Après Hanoi en 2005 et Saigon en 2007, c’est au tour de la maison de formation sacerdotale interdiocésaine Etoile de la mer (Stella Maris) de Nha Trang d’obtenir cette autorisation, demandée depuis longtemps demandée par la Conférence épiscopale du Vietnam. Le P. Pierre Pham Ngoc Phi, supérieur du séminaire, a informé l’agence catholique d’information Ucanews que son établissement était, depuis le 28 septembre 2007, habilité à accueillir, chaque année, une nouvelle classe de candidats au sacerdoce. Il y voit le signe d’une ouverture plus grande du gouvernement, ouverture favorisée par l’adhésion du Vietnam à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à la fin de l’année 2006.

Dans les années qui ont suivi le mois d’avril 1975, tous les séminaires du Vietnam ont progressivement fermé leurs portes. La situation s’est débloquée à la fin des années 1980 et s’est améliorée peu à peu. En 1987, le grand séminaire de Hanoi ouvrait ses portes, suivi par celui de Hô Chi Minh-Ville. Plusieurs autres étaient autorisés à fonctionner : Cân Tho et Vinh Thanh en 1988, Nha Trang en 1992, Huê en 1994 et, plus récemment, Xuân Lôc, considéré par le gouvernement comme une annexe du grand séminaire de Saigon. Au début, les grands séminaires devraient attendre six ans avant de pouvoir accueillir une nouvelle promotion. En 1991, ce délai fut ramené à trois ans, puis, à partir de 1993, le recrutement eut lieu tous les deux ans. C’est encore, en principe, la règle dans quatre des grands séminaires vietnamiens (Vinh Thanh, Huê, Can Tho et Xuân Lôc). En 2005, le grand séminaire de Hanoi a été autorisé à recevoir une nouvelle classe au début de chaque année scolaire. Après l’obtention de cette même autorisation par Saigon et Nha Trang en 2007, les responsables des divers séminaires espèrent que cette réglementation sera étendue sans tarder à tous les autres établissements de formation sacerdotale. A leur réouverture, à la fin des années 1980 et au début des années 1990, outre le recrutement à long intervalle, les séminaires étaient aussi soumis à un strict numerus clausus. Lorsque que le séminaire de Nha Trang ouvrit ses portes en 1991, il ne pouvait recevoir que 30 séminaristes (10 du diocèse de Ban Mê Thuôt, 10 de Nha Trabg et 10 de Quy Nhon). Chaque année, le diocèse proposait une liste de 40 ou 45 candidats aux autorités gouvernementales qui n’en retenaient que 30. Le P. Phi a fait remarquer que désormais les autorités locales ne fixent plus de limites au nombre de candidats accueillis. En septembre dernier, la nouvelle classe du séminaire Etoile de la mer comptait 44 séminaristes, au lieu de 30 dans les années précédentes. Selon les prévisions, ce nombre devrait encore augmenter lors la prochaine année scolaire. A ces séminaristes réguliers, il faut ajouter de nombreux étudiants âgés n’ayant pu terminer leurs études en raison des circonstances. Ils viennent parachever leur formation au séminaire de Nha Trang dans le cadre d’un recyclage théologique. Cette année, ils sont 84, issus de neuf diocèses. Selon un rapport présenté à Rome par une délégation de supérieurs de séminaire récemment venus en stage de formation dans la cité éternelle, l’Eglise du Vietnam comptait, en 2005, 1 070 séminaristes. Leur direction et leur enseignement étaient assurés par 50 prêtres résidents et 103 enseignants non résidents.