Eglises d'Asie

Notre-Dame de La Vang : les autorités semblent s’être engagées à restituer la quasi-totalité des terres confisquées

Publié le 18/03/2010




L’archevêché de Huê et les autorités de la province de Quang Tri viennent de conclure un accord de principe. Même si celui-ci, pour l’heure, n’est qu’oral, il pourrait, s’il se confirmait, revêtir une certaine importance pour l’évolution des relations entre l’Eglise catholique et l’Etat au Vietnam. Il concerne, en effet, les terres du Centre national de pèlerinage marial de La Vang, qui, chaque année, accueille des centaines de milliers de pèlerins, notamment au moment des fêtes du 15 août. Lors d’une récente rencontre entre une délégation du diocèse et les plus hautes autorités de la province, ces dernières ont laissé entendre que la quasi-totalité du terrain du centre de pèlerinage marial de La Vang, confisqué après le changement de régime de 1975, serait rendu à l’Eglise catholique. Avec la restitution de la Délégation apostolique à Hanoi et de l’ancien institut théologique de Dalat, la restitution des terres confisquées du centre marial faisait partie des revendications officielles de la Conférence épiscopale auprès de l’Etat vietnamien.

A la fin de la rencontre du 10 avril dernier, s’adressant à la délégation de l’archidiocèse de Huê au sein de laquelle se trouvaient l’archevêque, Mgr Nguyên Nhu Thê, et son auxiliaire, Mgr Lê Van Hông, le vice-président du Comité populaire de la province de Quang Tri, Nguyên Duc Chinh, qui est aussi membre du Comité central du Parti communiste vietnamien, a ainsi exprimé les intentions du gouvernement pour le règlement du problème de La Vang : « La question de La Vang sera réglée dans l’esprit qui anime les autorités catholiques dans les lettres qui viennent d’être lues. »

 

En effet, auparavant, Mgr Hông avait lu devant les autorités du Quang Tri une lettre adressée au président de la Conférence épiscopale du Vietnam par l’archevêque de Huê, et la réponse du président à cette dernière (1). La première lettre faisait l’historique des négociations entreprises avec le gouvernement et précisaient le contenu de l’accord que le diocèse de Huê s’apprêtait à conclure au nom de la Conférence épiscopale.

 

Grâce à cette lettre, nous apprenons que, le 12 mars dernier, deux fonctionnaires du Bureau provincial des Affaires religieuses étaient venus informer l’archevêque et son auxiliaire des détails de la solution envisagée par la province pour les terres de La Vang. Les autorités provinciales proposaient de transmettre à l’Eglise catholique la presque totalité des terres aujourd’hui entre les mains de l’Etat, à savoir 21 ha 178 a, à l’exception d’une parcelle de 2 ha 48 a. L’Etat s’engageait à ne rien construire sur cette parcelle et, même, à négocier sa restitution en cas de besoin et de demande de l’Eglise en ce sens.

 

Les responsables du diocèse se sont empressés de transmettre cette proposition au président de la Conférence épiscopale. Elle fut examinée par l’ensemble du Bureau permanent de la Conférence, réuni à Ba Ria aux alentours du 27 mars. Dans la réponse adressée à l’archevêché de Huê, les évêques donnent leur approbation complète à la proposition, tout en précisant cependant un certain nombre de précautions à prendre pour préserver le droit de propriété de l’Eglise sur la parcelle restante.

 

Lors de la visite historique du cardinal Crescenzio Sepe au Vietnam en 2005, l’évêque auxiliaire de Huê avait reçu le visiteur romain au sanctuaire de La Vang, le 1er décembre, et lui avait exposé la situation de l’époque (2). L’évêque avait parlé des 23 hectares de terre, propriété du sanctuaire comme l’attestent des documents irréfutables. De nombreuses fois, avait dit Mgr Hông, l’ordinaire du lieu a, sans résultat, réclamé cette terre aux autorités, en précisant qu’elle était indispensable pour l’accueil du demi-million de pèlerins qui y séjournaient chaque année.